RÉSUMÉ SUCCINCT
Wolfgang Beltracchi, surnommé le prince des faussaires, est à l’origine de l’une des plus grandes escroqueries du marché de l’art. En spéculant sur la valeur d’oeuvres disparues de nombreux peintres renommés, il les remplaça par des contrefaçons, qu’il peint lui-même.

FAUX ET USAGES DE FAUX

Luc Chaput
CRITIQUE
★★★

Un peintre travaille dans son atelier du Languedoc puis amène ses visiteurs dans une calanque près de La Ciotat au Bec d’Aigle, sujet de quelques peintures fauvistes. C’est Wolfgang Beltracchi, peintre allemand, né Wolfgang Fischer, qui prit le nom de son épouse Hélène lorsqu’il l’épousa. Ensemble, ils sont responsables de la plus grande escroquerie d’art du XX^e siècle tout au moins d’un point de vue monétaire et peut-être sur le nombre d’œuvres jusqu’à trois cents.

L’analyse scientifique des toiles et autres œuvres
d’art et l’avis d’au moins deux experts devraient
pourtant être un prérequis nécessaire à la confirmation
qu’un tableau est bien une création de cet artiste.

Beltracchi a l’apparence du général Custer, avec sa longue chevelure et sa barbichette, et même d’une vedette rock sur le retour. Il explique calmement les diverses techniques qui lui ont permis de produire des faux portraits et autres toiles qui auraient pu faire partie de catalogues raisonnés d’artistes célèbres des XIX^e et XX^e siècles et même d’avant. Son ego transparaît dans cette mise en scène de son talent que capte le scénariste-réalisateur allemand Arne Birkenstock, fils de l’avocat des époux Beltracchi.

Celui-ci, déjà documentariste reconnu, remonte la filière en interviewant un couple de clients bernés, des experts et des policiers. Il tente de comprendre comment cet artiste au talent certain a pu berner tant d’experts jusqu’à ce qu’il tombe avec sa femme sur une erreur d’emploi de type de tube de peinture. Le procès subséquent leur a occasionné une peine plutôt légère. L’analyse scientifique des toiles et autres œuvres d’art et l’avis d’au moins deux experts devraient pourtant être un prérequis nécessaire à la confirmation qu’un tableau est bien une création de cet artiste. Il apparaît directement tout au long de ce film que la course effrénée au profit qui anime aussi le marché de l’art a facilité cet aveuglement de plusieurs.

Sortie : vendredi 25 septembre 2015
Version originale  :  allemand, anglais, français
S.-t.a. <  Beltracchi : Die Kunst der Fälschung

Genre : Documentaire – Origine : Allemange – Année : 2014 – Durée : 1 h 33 – Réal. : Arne Birkenstock – Dist. / Contact : Kimstin Films (États-Unis).
Horaires : @ Cinéma du Parc

CLASSEMENT
Exempté de classement

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.