28 janvier 2016
À l’instar de son premier film, Michael Rowe fait de l’exclusion le thème central de cette histoire de couple à la dérive, perdu entre Montréal et la Russie, entre la déchirure et le renouveau. La première scène, annonciatrice de ce qui va suivre, ne laisse aucun doute. Un couple fait l’amour, longuement, fortement, mais sans plaisir, presque par défaut. Elle se nomme Maya, femme au foyer ne parlant pas le français, lui David, est technicien d’entretien dans une institution pour personnes âgées. Avec ce portrait banal d’une famille aux vertus universelles, Rowe dépeint la vie par procuration en installant ses personnages dans des vases clos rongés par le doute et l’incommunicabilité.
Ménageant les silences, Rowe n’évoque le passé de ses personnages qu’en filigrane et laisse planer l’incertitude sur leurs blessures antérieures. Même s’il le fait par le biais d’une déchirure parfois trop appuyée, il peut compter sur la performance de Suzanne Clément et Paul Doucet, tous deux très à l’aise dans une langue qui n’est pas la leur, et qui offrent à ce couple dérivant la crédibilité nécessaire à l’adhésion du spectateur. Primé à Venise à l’automne dernier, Early Winter ne laisse pas transpirer toute la ferveur d’Année bissextile, un premier film qui nous avait fortement marqués, mais s’avère cependant une œuvre juste et aboutie.
Genre : DRAME – Origine : Australie / Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 36 – Réal. : Michael Rowe – Int. : Paul Doucet, Suzanne Clément, Micheline Lantôt, Alexandre Marine – Dist. / Contact : Filmoption.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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