11 février 2016
Depuis le temps que nous supportons les lourdes leloucheries épisodiques, on aurait voulu finalement apprécier chaque nouveau film qu’il construit de toutes pièces. Un + une, titre mathématique qui ne révèle absolument rien du récit, sert uniquement d’outil de promotion destiné à un public totalement déconnecté de la réalité.
Idem pour le cinéaste qui, bien proche des ses 80 ans, fascine par sa détermination à faire toujours le même film, irrite par sa condescendance à nous séduire et n’arrive plus à nous transmettre l’exaltation d’un lyrisme dépassé en montrant le sentiment amoureux.
Claude Lelouch, contrairement à des cinéastes plus âgés, comme Clint Eastwood par exemple, n’est pas de son époque. Il vit dans une bulle qui semble le protéger des intempéries politiques et sociales qui bouleversent notre planète. Son cinéma est romantique, version vieille-école, ne sachant que faire des personnages. Seule solution : qu’il se comportent comme ils le faisaient il y a deux ou trois décennies.
Les temps ont changé et Lelouch n’en est pas conscient. Son microcosme comprend des individus qui le comprennen et sont assimilés à l’idée qu’il se fait d’un récit cinématographique et cherchent, à l’intérieur de son huis clos, une sorte de protection contre le monde extérieur.
En toute bonne foi, Un + une n’est pas nécessairement un mauvais film, mais il respire un parfum d’autrefois et nous oblige à le humer, quelles que soient les conséquences. Nous avons aimé le Claude Lelouch des débuts, alors que le jeune cinéaste manifestait une connaissance solide de la litote, tout en évitant consciencieusement la surenchère et confirmant que son avenir prometteur était scellé sur du béton. Avec les années, il s’est pris trop au sérieux, manifestant son enthousiasme délirant avec de belles promesses non tenues.
Et puis, question de parler du film lui-même, une virée, de nos jours, dans une Inde sortie d’une époque coloniale. Et un couple formée de Zylbestein et de Dujardin qui, mine de rien, s’adaptent à une réalité trop factice pour qu’on puisse y croire, même si au fond, Dujardin semble bien s’amuser.
Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : France – Année : 2015 – Durée : 1 h 55 – Réal. : Claude Lelouch – Int. : Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, Christopher Lambert, Alice Pol, Rahul Vohra, Abishek Krishnan – Dist. / Contact : TVA.
Horaires : @ Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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