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Race

18 février 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Le 5 août 1936, Jesse Owens, un jeune athlète noir, était sacré champion olympique du 200m à Berlin devant un parterre de nazis et leur chef suprême, Adolf Hitler. Lors de ces Jeux, il obtint 4 médailles d’or, devenant un mythe et un exemple pour le monde entier.

Race

CRITIQUE
★★★  ½

COURIR CONTRE TOUT
Texte : Luc Chaput

Aux jeux olympiques de Berlin en 1936, un athlète olympique noir américain réussit un exploit égalé qu’une fois en gagnant en quelques jours quatre médailles d’or. Ce film de Stephen Hopkins nous amène dans les trois années de son parcours universitaire et de son triomphe dans le Colisée de l’idéologie nazie.

Le scénario de Joe Shrapnel et Anna Waterhouse privilégie tout d’abord la relation amicale entre Jesse Owens et son instructeur de l’université de l’Ohio, Larry Snyder, lui-même ancien sportif qui a raté sa chance de participer aux jeux de 1924. L’environnement de Cleveland et de la ville universitaire de Columbus où le racisme ordinaire les accompagne à de nombreux détours, bénéficie d’une sérieuse reconstitution historique. Certains épisodes permettent à Snyder de faire en sorte que James Cleveland Owens dit Jesse Owens se concentre sur les objectifs à atteindre et bloque alors les désagréments et autres diverses insultes. La biographie sportive par ce biais prend de l’ampleur et les deux interprètes principaux sont bien investis dans leur rôle. Stephen James a la dégaine pour être un sprinter et le talent pour faire passer de subtiles manières les inquiétudes de son fort caractère.

Certains épisodes berlinois sont mal conçus comme la première visite de Brundage dans un quartier berlinois qui a l’air d’un décor de cinéma ou la visite le soir de l’entraîneur dans une rue mal éclairée de la métropole allemande. Jeremy Irons, dans le rôle de Brundage, fait passer le côté hautain et les idées pas très chrétiennes du personnage. Line Riefenstahl, jouée par Carice Van Houten, est à peine égratignée alors que le documentaire de Ray Muller Die Macht der Bilder: Leni Riefenstahl montre bien son implication dans cette glorification du régime.

Toutefois Stephen Hopkins réussit très bien les épisodes situées au Olympiastadion spécialement lorsque Owens entre dans la gueule du loup et est frappé par la lumière et le bruit assourdissant. Le titre original du film allie finement dans un seul mot course et race. Le titre français Dix secondes de liberté fait autant allusion à l’athlète laissé libre face à son défi qu’à Owens enfin loin des problèmes du racisme ambiant pour un court instant. Le film se termine abruptement peu de temps après les triomphes. Les spectateurs, encore intéressés par le sujet, pourront regarder sur Youtube en plus d’une dizaine de parties le téléfilm américain de 1984 The Jesse Owens Story gagnant d’un Emmy qui rend plus complexe l’aura de ce grand athlète.

Sortie
vendredi 19 février 2016
Version originale
anglais
Version française
10 secondes de liberté

Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : Canada / France / Allemagne – Année : 2015 – Durée : 2 h 15 – Réal. : Stephen Hopkins – Int.: Stephan James, Jason Sudeikis, Jeremy Irons, Caprice van Houten, Shanica Banton, William Hurt – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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