22 avril 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans l’espoir de conclure un contrat lucratif et prestigieux, Alan Clay, expert en nouvelles technologies informatiques, se rend en Arabie saoudite. Ce voyage lui donne l’occasion de rencontrer le docteure Hakim, une femme avec qui il tente une aventure amoureuse, alors qu’il vient de vivre un divorce difficile.
Ainsi donc, Lola rennt (Cours, Lola, cours) n’aura été qu’un mirage. Ou, du moins, n’aura jamais pu être confirmé par ce cinéaste, qui s’est depuis contenté de faire acte de présence dans des productions hollywoodiennes surfaites. Soit dans l’adaptation prestigieuse (Parfum, d’après Suskind en 2006), dans le polar convenu (The International, 2009) ou dans le drame de science-fiction faussement réflexif (Cloud Atlas, 2012), Tykwer n’en finit pas de décevoir.
A Hologram for a King, n’échappe pas à cette tendance. Adapté d’un roman de Dave Eggers, Tykwer nous propose une romance filmée en plein désert saoudien à la manière d’un western contemporain. Au programme : grands espaces vierges, villes sorties de nulle part, gigantisme des cités modernes et autres visions de la construction d’un pays sans racines, carburant uniquement à l’opulence et au m’a-tu-vu. Par moments, on se croirait presque dans un film de propagande commandité par les Émirats Arabes Unis.
Remuant allègrement plusieurs clichés largement éculés (la crise de la cinquantaine, la réconciliation orient-occident, la possibilité d’avoir une seconde chance, entre autres), le film ne peut faire autrement que de s’en remettre à l’inamovible Tom Hanks, qui sait, fort heureusement, rendre son personnage attachant, dans ses doutes et sa volonté de s’ouvrir à l’autre qui tombe follement amoureux d’une docteure arabe, incarnée par l’actrice anglaise d’origine indienne Sarita Choudhury, vue dans les Hunger Games 1 et 2, changera sa vie.
Le personnage de ce vendeur d’une compagnie américaine de T.I., dont le projet technologique destiné à supprimer les distances lors de conférences virtuelles n’est d’ailleurs que très peu utilisé, ne sert que de prétexte à une improbable histoire d’amour, qui sonne faux tant elle est peu crédible, en plus d’être totalement prévisible. Noyé dans ce désert de banalités, Tykwer ne sait où donner de la tête. Il ne remet jamais en cause la superficialité de son histoire, et même s’il tente de donner une vision plus large d’un monde industriel où tout est interconnecté, il reste en surface et se laisse même aller à un humour convenu, essentiellement basé sur le choc des cultures. Drôle au début, A Hologram for a King finit par sombrer dans l’image d’Épinal. Il serait temps maintenant que Tykwer revienne à des sujets plus personnels.
Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : Grande-Bretagne / France / Allemagne / États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 38 – Réal. : Tom Tykwer – Int. : Tom Hanks, Alexander Black, Sarita Choudhury, Tom Skerritt, David Menkin, Ben Whishaw – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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