18 mars 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Installé à Santa Monica, en Californie, Rick est auteur de comédies. Mais il aspire à autre chose, sans savoir rà autre chose, sans savoir réellement quoi. Il se demande quel chemin prendre dans la vie.
On ne pardonnera sans doute jamais Terrence Malick de s’être livré à un exercice purement esthétique mené par la caméra fébrile d’Emmanuel Lubezki. L’absence de narration concrète impose au film l’idée de vide, espace comblé par une multitude de magnifiques plans où les éléments de la nature (air, feu, eau et terre ) sont illustrés tels de tableaux vivants.
Car les vrais personnages de Knight of Cups sont le plan, la caméra et les liens qui les unissent si intimement. La preuve, des vedettes confirmées comme Cate Blanchett, Antonio Banderas, Brian Dennehy, Christian Bale, Natalie Portman et autres ne sont que de passages, tels des fantômes venus d’ailleurs. Ils marmonnent les mots, la plupart du temps sans qu’on puisse les déchiffrer, plaçant le spectateur dans une sorte de songe éveillé, un no man’s land visuel où la grandeur de la nature érige son pouvoir dominateur.
Film sentimental, mélancolique, nostalgique, triste et presque christique, Knight of Cups est tout cela à la fois, poussant le spectateur à ajuster son regard, à voir l’image comme s’il s’agissait d’une expérience transcendante, voire même religieuse. La question que semble poser l’auteur de Tree of Life est de savoir si un récit est nécessaire pour filmer une fiction. Mais c’est d’essai poétique qu’il s’agit même si la quête initiatique de l’amour et des origines chez Rick (Christian Bale) est tout de même évidente. Mais ce détail perd ses droits dans le film de Malick. Le cinéaste ne guide pas l’acteur, qui, lui, adapte son jeu et sa gestuelle selon les caprices et les exigences d’une caméra chorégraphique qui clame sa présence.
Cet étrange et séduisant jeu entre les éléments techniques et narratifs donne une puissance inégalée au film, un récit d’images, de tableaux, de sensations incarnées, prenant vie comme par miracle. Comment filmer le subconscient et le rendre palpable ? Malick donne la réponse dans un film capricieux, farouchement personnel, anti-cinéma, je-m’en-foutiste, n’attendant rien de la part des critiques, libre de ses choix, en harmonie avec une démarche entamée depuis toujours. Et lorsque Lubezki privilégie le 360º, c’est pour que l’ensemble s’unisse au monde dans un tourbillon incessant de recommencement. Extravagant et sensuellement hypnotique.
Genre : DRAME PSYCHOLOGIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 57 – Réal. : Terrence Malick – Int. : Christian Bale, Natalie Portman, Cate Blanchett, Imogen Poots, Nick Offerman, Antonio Banderas – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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