En salle

Saint Amour

8 septembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
En trois jours, à bord d’un taxi, Bruno, célibataire endurci, et son père parcourent plusieurs kilomètres pour goûter les cuvées et vivre des aventures qui vont changer leur vie.

saint-amour

CRITIQUE
★★★ ½
Texte : Élie Castiel

CONTE DE LA TENDRESSE ORDINAIRE

Après, entre autres, l’iconoclaste Louise Michel (2008) et l’inédit au Québec Near Death Experience (NDE, 2014), Benoît Delépine et Gustave Kervern semblent plus calmes que dans leurs films précédents. Cette sagesse d’esprit est principalement due à une prise de conscience voulant que la vie passe comme par enchantement et que seuls restent le pouvoir de la tendresse et de l’amour.

Esprit belge et français se distinguent ainsi pour produire un
film sobre, serein par moments, et dont les auteurs semblent
avoir négocié avec la vie pour parvenir à un compromis où le
cynisme (parfois gratuit) d’antan laisse la place à un horizon d’espoir.

C’est ce qui explique également le double sens du film : référence à une marque de vin (mais qui s’écrit Saint-Amour) dont une bouteille est consommée dans une séquence ; aussi, un rapport aux liens affectifs (et sacrés) qui unissent les humains les uns aux autres. Et comme d’habitude, l’hospitalité française en région qui n’a point de pareille dans le monde. Les paysans, les agriculteurs, les odeurs des fermes, la vie au grand air, c’est ainsi que se présente ce road-movie en forme de fable sur la vie, la solitude et l’envie de tout recommencer. Comme si au cinéma, tout était possible.

D’où cette séquence finale d’une rare émotion, rappelant que Delépine et Kervern sont les enfants de Bertrand Blier dans ses meilleurs années. Esprit belge et français se distinguent ainsi pour produire un film sobre, serein par moments, et dont les auteurs semblent avoir négocié avec la vie pour parvenir à un compromis où le cynisme (parfois gratuit) d’antan laisse la place à un horizon d’espoir.

Les brèves apparitions de Michel Houellebecq et Andréa Ferréol demeurent parmi les moments les plus étincelants du film. Une fois de plus, les deux cinéastes prouvent qu’au cinéma, la vie se déroule dans un lieu où la fable et le rêve sont des notions fugitives qui peuvent néanmoins changer notre existence. Le film se déroule comme un conte et nous procure une rare sensation de bien-être.

Sortie : vendredi 9 septembre 2016
V.o. : français

Genre :  COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : France / Belgique –  Année :  2015 – Durée :  1 h 41  – Réal. :  Benoît Delépine, Gustave Kervern – Int. : Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Céline Sallette, Gustave Kervern, Andréa Ferréol – Dist. / Contact :  Funfilm.
Horaires : Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.