En salle

The Dressmaker

22 septembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après de nombreuses années passées en Europe, une femme retourne dans sa ville natale en Australie pour assouvir sa soif de vengeance.

the-dressmaker_en-salle

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

LA VENGEANCE DE MYRTLE, REINE DU DÉSERT

En 32 ans de carrière, l’Australienne Jocelyn Moorehouse n’a réalisé que cinq longs métrages, dont on se souviendra des très aboutis et prometteurs Proof (1991) et How to Make an American Quilt (1995). Avec The Dressmaker, adaptation du roman de Rosalie Ham, elle utilise l’humoir noir et très visiblement camp, pas si éloigné du cinéma queer, pour donner vie à des personnages hors du commun évoluant dans une sorte de huis clos crépusculaire quelque part dans le désert australien au début des années 50.

Et dans cette petite bourgade hors du temps, la mode féminine (fort attrayante pour l’époque) venue d’ailleurs sert de métaphore à une fable austère sur la vengeance, la jalousie, l’envie, le désir, la malice et la rédemption. 

Une sorte de vide existentiel émane de ce paysage
désertique où l’humain semble avoir trouvé une oasis
menaçante entourée d’un terrain sec et aride où
les lois de la pesanteur ont des répercussions sur l’individu.

La mise en scène, intentionnellement appuyée, oscille entre la comédie fantaisiste et le drame, mais toujours respectueuse des lieux filmés, grâce la lumineuse direction photo de Donald McAlpine. Une sorte de vide existentiel émane de ce paysage désertique où l’humain semble avoir trouvé une oasis menaçante entourée d’un terrain sec et aride où les lois de la pesanteur ont des répercussions sur l’individu.

Si d’une part, les comédiens s’adaptent aux soudains changements de ton, on retiendra l’habileté de la réalisatrice à contrôler les diverses atmosphères. Évitant le réalisme, Moorehouse prône pour l’abstrait poétique, situant l’héroïne dans une lutte entre l’abandon de l’esprit et le combat acharné pour la vérité.

Kate Winslet brille par sa présence exemplaire; Judy Davis, qu’on ne voit que rarement est efficace et le reste des comédiens convaincants dans des rôles entre la caricature et la farce. Dans le cas de Liam Hemsworth, on ne peut compter que sur son physique, de sucroît, fort impressionnant, même s’il tente par tous les moyens de demeurer persuasif.  Soulignons la participation outrageusement queer d’un Hugo Weaving en plein délire de travestisme.

Avec The Dressmaker, Jocelyn Moorehouse signe un film en note mineure rempli de promesses pas toujours tenues, mais un film agréablement mélancolique et outrageusement envoûtant.

Sortie : vendredi  23 septembre 2016
V.o. : anglais

Genre :  DRAME   – Origine :   Australie – Année :  2015 – Durée :  1 h 55  – Réal. : Jocelyn Moorehouse – Int. : Kate Winslet, Judy Davis, Liam Hemsworth, Hugo Weaving, Kerry Fox, Sarah Snook – Dist. / Contact :  Séville.
Horaires :  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.