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Akram Khan Dance Company

20 mars 2017

DANSE
★★★★★ 
Texte : Élie Castiel

Until the Lions
L’ORALITÉ  TENACE DU CORPS

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Akram Khan — Photo : © Tristram Kenton

Pour nous, une première rencontre avec Akram Khan, un chorégraphe et danseur d’exception, issu de la tradition orale et chorégraphique d’une culture millénaire, dont le Mahabharata, grand poème homérique transmet une façon de vivre, de voir le monde et de fonctionner au quotidien.

Sur la scène magnifiquement circulaire de la Tohu, pleine à craquer le soir de la Première, nous assistons à une déconstruction de l’art chorégraphique où les divers genres de la danse sont confondus, se mêlant les uns aux autres, appuyés par une musique éthérée et des sons naturels bruyants qui ont rapport aux origines du monde et à son agressivité.

Les genres, le masculin et le féminin, n’ont plus ici aucune espèce d’importance. Le sexe n’est plus défini, mais l’appartenance à une humanité transcendée qui respire la vie comme un mouvement perpétuel fait de respiration, de gestes, d’engagements physiques. Le mythe, l’émerveillement, la poésie du silence et du bruit, la fureur d’être, des éléments de survie, tous au rendez-vous pendant soixante minutes qui paraissent plus, tant le verbe chorégraphique nous assimile à son caractère formateur.

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© Tristram Kenton

La chorégraphie des films bollywoodiens a retenu celle de la danse classique indienne, dont la puissance divine, comme chez les anciens Grecs et Romains, est ici assimilée aux hommes et aux femme terrestres. Il s’agit d’un engagement qui vise la priorité de l’Être et du Néant, de sa vie sur terre et sa disparition.

Mais chez Khan, il ne s’agit pas seulement de chorégraphie, mais également (et sans doute avant tout), d’un dialogue philosophique avec le public, d’une rencontre privilégiée avec la connaissance de soi, le but de l’existence et notre court passage sur terre.

Ici, la Femme parle et l’Homme se donne à une histoire qui rappelle l’amorce du temps. Akram Khan ou l’espace physique dépassé. Une énigme qui semble compliqué, mais qui importe peu. Une réflexison sur l’Éros et le Thanatos. Et pourtant, aucune mort dans ce spectacle intense ; la vie respire dans toute son amertume et antagonisme, autant que dans sa douceur et humilité. Un spectacle sensoriel et sensuel et ne pas rater. Sans doute, l’un des moments forts de la saison 2016-2017 de Danse Danse.

 

Séquences_Web

Repésentations : jusqu’au 25 mars 2017 /  Durée : 1 h 10 (sans entracte) – La Tohu.

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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