BALLET
★★★★
Texte : Élie Castiel

D’UN CHARME INÉPUISABLE

La musique, adaptation du célèbre opéra de Mozart, Le nozze di Figaro, enveloppe la salle, comble le soir de la Première, procurant un intense enthousiasme chez les spectateurs. Et lorsque le rideau se lève, nous sommes face à un décor à l’ancienne qui donne une chaleur d’antan, conciliatrice, rassembleuse, une bouffée d’air frais par les temps qui courent.

© Ballet National d’Ukraine

Et lorsqu’il s’agit d’un corps de ballet en provenance d’un pays, récemment malmené par toutes sortes d’étranges initiatives politiques extérieures, notre adhésion est d’autant plus totale qu’elle s’exerce à plusieurs niveaux. D’une part, celui de voir un spectacle inoubliable, une histoire d’amour où comique et petit drame s’incrustent l’un à l’autre admirablement ; mais aussi, de constater la résilience des artistes sur scène qui, malgré les problèmes qu’ils vivent dans leur pays, ont décidé que « the show must go on ». Même les plus grands conflits ne peuvent arrêter l’art création.

Et il y a aussi une mise en scène, ludique, enjouée, fidèle à la version-opéra. Les danseurs principaux se comporteront d’ailleurs comme s’ils étaient chanteurs, d’où cette complicité avec le public qui reconnaît certaines scènes de cette comédie dramatique aussi séduisante qu’ensorceleuse.

Le Mariage de Figaro est un pur bonheur, un délice,
presque deux heures d’abandon total qui nous remet à neuf,
nous faisant oublier les tracas quoditiens pour nous  plonger
dans un décor féérique où l’imaginaire, la créativité et
l’extase au quotidien ont toujours droit de cité.

L’orchestre des Grands Ballets s’avère somptueux, suivant les accords, les transitions et les répliques comme on s’y attend. Un bémol cependant : la transition entre les différents changements de décors se fait souvent par des silences de quelques secondes qui paraissent interminables.

Mais on ne gâchera pas notre plaisir. Car dans son ensemble, ce Mariage de Figaro est un pur bonheur, un délice, presque deux heures d’abandon total qui nous remet à neuf, nous faisant oublier les tracas quoditiens pour nous plonger dans un décor féérique où l’imaginaire, la créativité et l’extase au quotidien ont toujours droit de cité. À voir sans hésitation.

LE MARIAGE DE FIGARO |BALLET EN DEUX ACTES
Chorégraphie : Victor Yaremenko, d’après l’opéra Le nozze di Figaro, de Mozart, inspiré de la pièce Le mariage de Figaro, de Pierre Beaumarchais – Musique : Wolfgang Amadeus Mozart / Orchestre des Grands Ballets – Scénographie : Victor Yaremenko – Danseurs : Corps de ballet du Ballet National d’Ukraine| Durée : 2 h approx. (incluant 1 entracte) | Représentations : jusqu’au 29 avril – Place des Arts (Salle Wilfrid-Pelletier)

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel).  ★★★★ (Très Bon).  ★★★ (Bon).  ★★ (Passable).  ★ (Mauvais).  1/2 [Entre-deux-cotes]