21 décembre 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Paul Getty, magnat du pétrole, connu pour son avarice, refuse de payer la rançon aux hommes qui ont kidnappé Paul, son petit-fils préféré. Mais la mère du gamin est prête à tout pour obtenir la libération de son fils.
Bande-annonce originale
Bande-annonce revue et corrigée
La mise en scène de Ridley Scott assume son côté froid, clinique, filmée par le polonais Dariusz Wolski (Alien: Covenant, du même réalisateur) dans des couleurs sombres, portant souvent attention à des objets rares appartenant à un homme riche et puissant, prisonnier de son statut social et de son avarice. Car All the Money in the World est à l’image de Jean-Paul Getty, calculateur, dépourvu de sentiments, même envers lui-même. L’enlèvement de son petit-fils est ici évoqué selon une trame narrative proche du thriller et correspond au sujet principal du film, en fait, l’indifférence créée par la logique de l’économie.
En même temps, l’homme en question est d’une érudition palpable, brillant, intelligent, souvent entretenu par une logique implacable, sévère, déshumanisante; il trouve réponse à chaque question et à tous les commentaires émis à son égard. Entre lui est ses proches, une histoire de haine et d’apathie. Entre lui et les dirigeants, une complicité inévitable. C’est en quelque sorte, la « loi secrète de l’État ». Il s’agit d’une personnalité radicale, mais qui correspond parfaitement bien à son époque, un 20e siècle dominé (et pour toujours) par l’appât du gain immédiat. Le film est aussi la confirmation que l’Amérique est un amalgame de gens venus d’ailleurs pour vivre cet American Dream qui, après tout, n’est que le farouche désir de réussir économiquement, léguant aux futures générations cette recherche constante du gain, comme si c’était l’unique façon de trouver le bonheur. C’est là un brillant portrait tracé par un cinéaste engagé, une sorte d’éxégète de la conscience Made in U.S.A.
Et puis, un grand acteur, Christopher Plummer. En quelques jours, il a dû se plier aux exigences d’un Hollywood conservateur et politiquement correct pour que le film puisse sortir à temps. Inutile de vous dire pourquoi. Si d’une part, je reconnaîs la puissance d’évocation de cet exceptionnel comédien canadien, force est de souligner ma déception de ne pas voir Kevin Spacey tenir le rôle. Dans la bande-annonce originale, il paraissait crever l’écran. Une chose est claire : l’Affaire Jutra et les récentes accusations d’ordre sexuel semblent avoir fait des petits. Et quand on pense que ce n’est qu’un début!
Genre : Suspense – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 2 h 13 – Réal. : Ridley Scott – Dist. : Columbia Pictures
Horaires/Info.
@ Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.