Séquences – La revue de cinéma

En salle

Isla Blanca

1^er mars 2018

Semaine du 2 au 8 mars 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après huit ans d’absence, Mathilde revient dans la ville de son enfance. Sa mère est aujourd’hui malade et sur le point de rendre l’âge. Pour la jeune fille, le moment est venu pour faire la mise au point de sa vie, face à elle-même et à son entourage.

| CRITIQUE
PRIMEUR |
Denis Desjardins

★★★

MATHILDE EST REVENUE

Le retour du fils ou de la fille à la maison pour revoir sa mère mourante fut un thème plusieurs fois traité au cinéma. Notamment dans l’excellent Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé. Dans son premier long métrage, Jeanne Leblanc reprend ce sujet difficile avec beaucoup de force émotive. Difficile aussi à renouveler, admettons-le, mais est-ce bien nécessaire ? Il importe surtout de suivre la jeune Mathilde, revenant après huit ans d’absence auprès de sa mère à l’agonie.

Isla Blanca est dans la lignée de ces films d’auteur
contemporains, œuvres dépouillées de toute
dramatisation artificielle ou pirouette scénaristique.

Bien sûr, les retrouvailles avec le frère et le père ne se feront pas sans heurts. Heureusement ce film, tourné avec un budget dérisoire, se concentre sur l’essentiel et fait la part belle, semble-t-il, à un certain degré d’improvisation dans les dialogues. À tout du moins, ceux-ci sont-ils d’un naturel confondant. À ce titre, Isla Blanca est dans la lignée de ces films d’auteur contemporains, œuvres dépouillées de toute dramatisation artificielle ou pirouette scénaristique. Jeanne Leblanc s’intéresse à ses quatre personnages et sait quand ils méritent la parole ou le gros plan révélateur. Si la matière est plutôt mince, la vérité se fait implacable. Le hic, c’est qu’il arrive à plus d’un moment que les répliques, si naturelles soient-elles, sont à peine murmurées et deviennent inaudibles.

Mais cela reflète peut-être une tendance assez forte dans le cinéma contemporain, où le dialogue reste ou bien trop écrit, ou bien, comme c’est le cas ici, un peu laissé à lui-même. Ce qui n’enlève rien à la puissance dramatique d’Isla Blanca, précisons-le.