17 juillet 2018
Une jeune femme nouvellement mariée doit faire face à l’excentricité de son époux écrivain et surtout à la nature surnaturelle de Kamakura, la petite ville rurale où le couple habite. Point focal d’énergie magique : les humains coexistent dans Kamakura avec des fantômes, des gobelins et des esprits frappeurs comme si de rien n’était. Toutes sortes d’événements insolites surviennent au couple, certains comiques, mais d’autres plus dangereux.
Adaptation en vue réelle d’une série manga, Destiny est une sorte de Harry Potter nippon ; il décrit un monde où merveilleux et quotidiens se côtoient. Il en résulte une forme de réalisme magique pittoresque des plus cocasses.
Destiny a été réalisé par le Japonais Takashi Yamazaki, spécialiste à la fois des effets spéciaux et des adaptions manga. Son expertise se fait très bien sentir dans l’application efficace, mais mesurée des traitements de l’image. Cela dit, c’est la prestation des acteurs qui fait le charme du film ; ils jouent d’une manière légèrement exagérée mais qui colle au ton fantasque de l’univers dépeint. L’actrice Mitsuki Takahata est spécialement attachante dans le rôle adorable d’une femme enfant pleine de candeur et d’émerveillement.
La dernière partie du film tombe dans le monde de l’au-delà et son caractère bucolique et surréaliste évoque l’univers merveilleux du Voyage de Chihiro. Tombant dans le spectacle CGI, ce monde artificiel n’a pas l’ambiance du monde réel vue précédemment, mais encore une fois le charme des personnages garde les spectateurs accrochés.
Après avoir vu des films lourds en drames et en violence sanglante, un film aussi féerique et amusant que Destiny est des plus rafraîchissants ; à mon sens, le plus agréable que j’ai vu jusqu’à présent.
Au cours des quatre dernières années, Fantasia a présenté des films des studios Shaw Brothers tenant d’un cinéma d’arts martiaux quasi psychédélique dû à son extravagance fantastique : Bastard Swordsman, Demon of the Luth, Buddha’s Palm et Holy Flame of the Martial Word.
Changement de programme cette année puisque cette fois-ci les deux films Shaw évoquent les films d’exploitation culte des années 70 : The Oily Maniac et surtout Five Fingers of Death.
Le grand titre de gloire de Five Fingers of Death est d’avoir été le tout premier film kung-fu hongkongais à être présenté au grand public américain en mars 1973, contribuant à initier l’engouement pour les films martiaux asiatiques. Il précède de plusieurs semaines la venue des films de Bruce Lee. Five Fingers a donc un statut culte un peu spécial auprès des amateurs du genre. Mis à part Fist of Fury présenté lors de la visite de Nora Miao en 2004, Five Fingers est également le plus ancien film kung-fu à jamais être présenté à Fantasia.
En 1973, King Boxer (le titre anglais original du film) a introduit aux Occidentaux non seulement du « vrai » kung-fu chinois, mais l’approche extravagante des films d’arts martiaux hongkongais en ce qui a trait particulièrement à l’action et à la violence. En plus, bien entendu, des conventions du genre : relation maître-élèves, quête de la vengeance, scènes d’entraînement et autres florilèges.
Avec le recul, le film a vieilli à bien des égards, mais la mise en scène et les séquences d’action conçues par le coréen Walter Chang demeurent superbement dynamique et grâce à la technique du zoom et à un montage heurté, garantissent la puissance filmique de l’action.
Le public fantasien a été bien servi par ce spectacle kung-fu, certes dépassé, mais en même temps baroque et viscéral, rempli de coups de karaté fracassants, de grands-sauts aériens, de jets de sang écarlate et de palm power luisant.
Avec The Unity of Heroes, Vincent Zhao reprend le rôle de Wong Fei Hung qu’il avait déjà joué pour Tsui Hark il y a plus de vingt ans dans Once Upon A Time In China IV, V et une télésérie. L’entourage de Wong : Leung Foon, Butcher Wing Club Foot et Tante 13 sont également de la partie, mais les rôles sont tenus par de nouveaux acteurs et s’expriment en mandarin.
Ce nouveau film reprend presque tous les artifices et conventions de la série originale. Héros vertueux et patriote, Wong fait de nouveaux face à des étrangers malfaisants, des maîtres d’arts martiaux chinois arrogants, aux pitreries cocasses de ses disciples et aux mœurs occidentales de sa fiancée.
Le seul véritable ajout notable au moule original est la présence d’une autre chinoise influencée par l’Occident, et au comportement ambivalent. La xénophobie anticolonialiste compréhensible dans le contexte des Once Upon a Time in China originaux est aussi pesante que caricaturale, mais consistante avec l’approche maintenant prévalente envers les étrangers dans les films d’action chinois.
Destiné au marché vidéo, cette nouvelle monture des aventures de Wong Fei Hung est produite professionnellement et reste remplie de scènes d’action rebondissantes employant tous les outils du genre, acteurs d’arts martiaux, Wire-fu et CGI. Cela dit, le film n’a ni l’envergure ou le panache étincelant que l’on retrouvait jadis tant dans la mise en scène que dans la chorégraphie de ses illustres modèles. C’est un peu amusant de voir de nouveaux acteurs récréer les personnages de Once Upon a Time in China, mais ils n’ont cependant pas leur charisme.
Comme mes attentes étaient assez peu élevées, je n’ai pas été déçu du résultat très moyen du film. Peu inspiré ou même inspirant, The Unity of Heroes est tout juste un divertissement passable qui s’oublie bien vite.
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MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]
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