16 juillet 2018
Fantasia 2018 – II
Imaginez un peu que vous vous réveilliez du jour au lendemain dans un monde zombie. Tel est le cauchemar auquel doit faire face le protagoniste de La nuit a dévoré le monde. M’appuyant sur cette prémisse, je m’attendais à quelque chose comme « les zombies se font Paris », mais le film de Dominique Rocher lorgne plus du côté de la nouvelle fantastique Je suis une légende (I Am Legend) de Richard Matheson. Le film se trouve donc circoncis à un seul protagoniste et à un seul lieu : le bloc appartement ou il a trouvé refuge. La nuit a dévoré le monde présente ses efforts pour survivre avec les moyens du bord tout en faisant face à la menace zombie et à une terrible solitude.
Certes, le propos du film s’avère plutôt mince, mais l’interprétation et la mise en scène sont à la hauteur du défi pour rendre la proposition assez prenante. Voir ce genre de production dans un contexte français est également inusité tout comme l’est la personnalité ahurie du protagoniste, qui ne ressemble en rien au héros macho et dur à cuir conventionnel. Malgré la présence de morts vivants affamés et de murs immaculés de sang, le film ne s’adresse pas du tout aux amateurs de spectacle gore. En tant qu’adaptation Du roman de Marin Page, l’ADN du film demeure donc plus littéraire que cinématographique...
Sans être complètement conquis, ayant en fait trouvé le film un peu trop lent et monotone, l’originalité de la démarche et la qualité relevée dans la réalisation m’ont assez convaincu. Entre des moments de suspense et de tragédie existentialiste, le film fait également place à quelques morceaux musicaux qui, dans le contexte du film, s’avèrent d’une séduisante poésie.
La nuit dévore le monde est un peu la contrepartie inversée de Dans la Brume que j’ai décrit comme un film efficace mais convenu. Détail intéressant, Dominique Rocher était initialement lié à la mise en scène du film de Daniel Roby.
—
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]
—
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.