14 novembre 2018
L’énergie parfois insoutenable qui se dégage de la corporéité des danseuses et des danseurs prend une forme aussi étanche que perméable. Paradoxe que la compagnie montréalaise Tentacle Tribe ne cesse d’exprimer tout au long du spectacle Ghost. Chorégraphie audacieuse qui défie le temps, l’espace dramaturgique et l’état d’esprit des performants.
Ingambe ensemble d’interprètes qui se fondent les uns aux autres pour former une masse corporelle difficile à identifier. Ça arrive souvent au cours de ce « pas de six » brisant les règles de la danse moderne. Cela a une résonnance post-avant-gardiste qui considère le corps comme une machine bien huilée de tous les possibles.
Emmanuelle Lê Phan et Elon Höglund réinventent la forme chorégraphique. Leur choix de musique, signé Samuel Nadaï, s’harmonise avec les gestes et autres interventions. Musique insistante, parfois inquisitrice, défiant la mélodie traditionnelle comme musique superficielle. La provocation est de mise et c’est tant mieux, puisque le spectateur doit ajuster ses sens en conséquence. La perception des choses n’est plus la même. D’où cette complicité tacite avec les artistes.
Dans l’espace beaucoup moins imposant que celui du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, la Cinquième salle brille par son intimité, abandon qui donne au subconscient sa raison d’être. La danse devient alors une question de rapport oscillant entre la philosophie et la psychanalyse.
Cette tendance de la danse moderne prouve jusqu’à quel point la culture et les sciences de la pensée partagent des choses en commun.
Chorégraphie
Emmanuelle Lê Phan, Elon Höglund
Interprètes
Emmanuelle Lê Phan, Elon Höglund
Victoria Mackenzie, Mecdy Jean-Pierre
Marie-Reine Kabasha, Rahime Gay-Labbé
Musique
Samuel Nadaï
Éclairages
Benoît Larivière
Diffusion
Danse Danse
Représentations
Jusqu’au 17 novembre / 20 h
Place des Arts
(Cinquième salle)
Durée
1 h 05
(sans entracte)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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