24 janvier 2019
| PRIMEUR |
Semaine 04
Du 25 au 31 janvier 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
En temps de guerre mondiale, Philippe, un déserteur québécois trouve refuge dans l’ouest américain en participant à des concours d’imitation de Charlie Chaplin. La rencontre de personnages sous l’emprise d’une folie destructrice propre en ces temps chaotiques, fera du retour de Philippe à la maison un parcours initiatique halluciné.
OCTROYONS À MAXIME GIROUX LA PLACE QU’IL MÉRITE dans notre cinématographie. Depuis ses débuts, dont Jo pour Jonathan constitue une œuvre phare, le (toujours) jeune cinéaste ne cesse d’expérimenter avec la forme, entre l’essai personnel et la fiction plus accessible, mais non moins empreinte d’originalité (Félix et Meira). Avec La grande noirceur, il retourne à ces moments dans la vie d’un cinéaste où l’expérimentation aussi narrative que formelle et politique soulève des questions sur le 7e art. Discipline du mouvement que Giroux illustre par des scènes qui, tout en paraissant individuelles, tendent à se rencontrer dans ce qu’on pourrait définir comme « dénominateur commun de la mémoire » Tout ici revendique l’appropriation du souvenir, la majestuosité et le fantastique de l’avant, de ces empreintes laissées par-ci, par-là, défiant le temps, mais également, tout aussi résignées à devenir des victimes. Véritables martyrs de l’intemporalité.
Lucide, transparent lorsqu’il faut l’être, transcendant lorsque le cinéma l’exige, autoreflexif dans ces rares moments où le cinéma est pris comme un jeu de miroirs, Maxime Giroux répond magnifiquement bien à une exigence rare de nos jours. À quelque chose qui a à voir avec un engagement moral aux images en mouvement et, ultimement, à la vie.
Par moments, le film paraît vidé de sens, et c’est justement lorsque cette sensation se pose sur notre regard que le tout prend forme. Oui, effectivement, La grande noirceur, titre aussi significatif que virulent, est une ode à la fabrication des cadres, des plans, des images qui ne cessent d’envahir nos vies. La grande noirceur, une sensation, ou bien encore ce vide existentiel qui consiste en une accumulation d’errements (comme ceux perpétrés par le personnage principal incarné par un Martin Dubreuil illustre et hors-du-temps) incessants, comme la vie ne devrait être après tout que voyages.
Il y a du Federico Fellini circassien, du Stanley Kubrick farfelu, du Terrence Malick désertique et des références cinéphiliques autres qu’on se permet de réaliser pour soi-même, pour le métier artistique qu’on excerce. Mais aussi pour laisser des traces indélibiles dans la culture cinématographique québécoise.
Lucide, transparent lorsqu’il faut l’être, transcendant lorsque le cinéma l’exige, autoreflexif dans ces rares moments où le cinéma est pris comme un jeu de miroirs, Maxime Giroux répond magnifiquement bien à une exigence rare de nos jours. À quelque chose qui a à voir avec un engagement moral aux images en mouvement et, ultimement, à la vie.
Sortie
Vendredi 25 janvier 2019
FICHE TECHNIQUE
Réal.
Maxime Giroux
Origine(s)
Québec [ Canada ]
Année : 2018 – Durée : 1 h 34
Genre(s)
Fable dramatique
Langue(s)
V.o. : français, multilingue ; s.-t.a. & s.-t.f.
The Great Darkened Days
Dist. @
FunFilm
—
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
Info. @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma Moderne
Cineplex
—
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
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