Séquences – La revue de cinéma

En salle

Dérive

11 mars 2019

| PRIMEUR |
Semaine 10
Du 8 au 14 mars 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après la mort tragique de leur père, Océane, 16 ans, et Marine, 11 ans, vivent un deuil difficile et acceptent mal l’attitude protectrice de leur mère qui tente de joindre les deux bouts malgré les dettes léguées par son mari.

EN BREF
| Élie Castiel |

★★★
Signes de vie

Il y a quelque chose de touchant dans le premier long métrage de David Uloth, bercé d’une empreinte de mélancolie qui habite les personnages, notamment celui de Marine (magnifique Maèva Tremblay, épousant les contours de la caméra avec une grâce étonnante et assurant le champ/contrechamp avec une digne complicité. Il y a aussi Éléonore Loiselle, dont le prénom, Océane, n’est pas choisi par hasard, mais navigue comme il se trouvait dans une mer prise entre le calme et la tempête. Allure androgyne qui annonce sans doute une nouvelle alternative du comportement des nouvelles générations. On soulignera la présence incarnée de Éléonore Loiselle, naviguant d’un registre à l’autre avec aisance et raffinement. Ce premier long métrage respire la nouveauté, soulève des questions d’éthique face à l’absence. Mais plus que tout, rejoint les spectateurs dans ce qui leur est de plus vulnérable, l’âme. La sexualité des jeunes est un thème récent dans notre cinéma, et il est loin d’abdiquer. D’une part, il pourra atteindre un nouveau public dans les salles de cinéma – car ce genre de films se voit sur grand écran, en partage avec l’auditoire. S’il fut un temps où le cinéma québécois s’intéressait au sort des jeunes mâles, c’est au tour du féminin de prendre le dessus. Autant de signes de vie assumés qui s’imposent malgré une réalisation parfois hésitante, mais sincère.

Ce premier long métrage respire la nouveauté, soulève des questions d’éthique face à l’absence. Mais plus que tout, rejoint les spectateurs dans ce qui leur est de plus vulnérable, l’âme.