18 juillet 2019
PRIMEUR
| Semaine 29 |
Du 19 au 25 juillet 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Chaque année, des danseurs venus de partout en France, et même de l’étranger, se réunissent dans la région du Bourbonnais pour un grand bal qui dure une semaine. Dans la journée, des ateliers leur permettent de se familiariser avec divers styles, tandis que la soirée et une partie de la nuit font place à une fête musicale où s’expriment les corps dans un esprit de communion.
Dans un village en Ardèche, le temps d’un bal qui dure sept jours et huit nuits. Le temps de reprendre contact avec sa propre corporalité et celle des autres. Couples hommes-femmes, femmes-femmes, hommes-hommes. Qu’importe. Le grand bal est avant tout un regard sur la notion du corps, ses particularités les plus expressives. Mais plus que tout, le rapprochement à l’autre.
Non pas sexuel, mais en relation avec ce besoin inébranlable de la présence. Oui, le troisième long métrage documentaire de Laetitia Carton, après Edmond, un portrait de Baudoin (2014) et J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd (2015), à notre avis, tous les deux inédits ici, s’incruste dans l’âme de la physicalité pour en extraire la notion perdue du lien à l’autre, à ce qui nous ressemble.
Toutes générations confondues se retrouvent dans un lieu mythique car inventé, mis en scène, arrangé selon un désir absolu de joindre l’Humanité. Quelques dialogues qui expliquent les désirs de tel ou tel fêtard. La bonne humeur règne autour de musiques traditionnelles, folkloriques, de la France, bien entendu, mais même Klezmer, grecques, portugaises… de tous ces coins de l’Occident qui semble avoir perdu la notion du partage des sens.
Car après tout, Le grand bal n’est-il pas un regard sur les sensations, les sentiments enfouis, les choses qu’on n’ose plus dire, les gestes qu’on n’ose plus poser? C’est émouvant, troublant, impressionniste puisque décalé d’une réalité contemporaine totalement déconnecté de sa concrétude. Ici, l’autre n’est pas ennemi, mais ami, complice le temps d’une longue soirée à danser. Le grand bal est comme un rituel païen qui donne finalement au corps son droit légitime de cité et par là-même, donne l’occasion de se rapprocher de l’autre.
Les hommes semblent un peu perdus, les femmes plus joyeuses, répondant à l’appel de la filiation physique. En fin de parcours, après ce périple chorégraphique souvent improvisé, on s’aperçoit que l’Humain, du moins dans notre monde occidental contemporain, est seul dans son univers bâti de toutes pièces, ne répondant presque plus aux cris charmeurs et émerveillés de la nature. Quel beau film intense, de chaleur et de lumière.
Car après tout, Le grand bal n’est-il pas un regard sur les sensations, les sentiments enfouis, les choses qu’on n’ose plus dire, les gestes qu’on n’ose plus poser? C’est émouvant, troublant, impressionniste puisque décalé d’une réalité contemporaine totalement déconnecté de sa concrétude.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 19 juillet 2019
Réal.
Laetitia Carton
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
France
Année : 2018 – Durée : 1 h 30
Langue(s)
V.o. : français
Le grand bal
Dist. @
FunFilm
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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