9 septembre 2019
En 1962, sort le film de Daniel Petrie, A Raisin in the Sun / Un raisin au soleil, scénarisé par l’auteure de la pièce Lorraine Hansberry. Brillant résultat dû, en particulier, à la présence lumineuse d’un Sidney Poitier en pleine forme.
Il ne pouvait être autrement que d’avoir des comédiens et des comédiennes noir(es) dans le cas d’Héritage, traduit en québécois par Mishka Lavigne. Elles/Ils imposent leur présence par des interprétations inoubliables. Émotion, humour, accent québécois assumé et maîtrisé, sens du rythme et de l’espace. Geste politique sans doute pour prouver une fois pour toutes que l’intégration est possible et ne représente aucunement un danger pour la culture québécoise. Qu’on se le tienne finalement pour dit. Le contraire serait être de mauvaise foi.
La mise en scène de Mike Payette suit la tradition du théâtre grand public en lui attribuant adroitement ses lettres de noblesse. Dialogues sensibles, émouvants, directs, des paroles sonnant justes. Et plus que tout, des événements de la vie de tous les jours qui intéressent autant le commun des mortels que des individus plus cultivés.
Il s’agit d’une pièce sur ce qui relit les individus quelle que soit leurs conditions sociales. Entre le racisme ordinaire et le rêve d’émancipation, des écarts que Payette illustre magistralement par une stratégie de mise en scène qui repose sur le naturalisme hérité de l’Actors Studio (du célèbre Lee Strasberg, devenu directeur de l’établissement en 1951). Le film de Petrie exprimait ce savoir-faire parmi les comédiens.
En ouvrant la saison 2019-2020, DUCEPPE pose un geste politique d’une rare intelligence, un acte réconciliateur, rassembleur et plus que tout, allant dans le sens d’un meilleur devenir.
Ces particularités, Payette semble les avoir considérées attentivement dans son imaginaire. Car sa mise en scène est une succession de petites merveilles, de trouvailles inattendues, de moments de pure émotion. Aucune perte de temps, chaque seconde dans cette belle pièce compte et atteint nos cordes sensibles.
Et les comédiens et comédiennes, d’une exactitude dans leurs gestes, les expressions du visage, et leur rapport à la scène, tout cela se conjugue de façon généreuse. En ouvrant la saison 2019-2020, DUCEPPE pose un geste politique d’une rare intelligence, un acte réconciliateur, rassembleur et plus que tout, allant dans le sens d’un meilleur devenir.
ÉQUIPE
DE CRÉATION
< DRAME >
Texte
Lorraine Hansberry
Traduction
Mishka Lavigne
d’après A Raisin in the Sun de Hansberry
Mise en scène
Mike Payette
Assistance à la mise en scène
Élaine Normandeau
Consultante & collaboratrice à la mise en scène
Dayane Ntibarikure
Décors
Eo Sharp
Éclairages
Luc Prairie
Costumes
Elen Ewing
Musique
Mathieu Désy
Distribution
Patrick Émmanuel Abellard, Lyndz Dantiste
Myriam de Verger, Malik Gervais-Aubourg
Tristan D. Lalla, Tracy Marcelin, Mireille Métellus
Éric Paulhus, Frédéric Pierre
Jason Selman
Durée
2 h 30
(Incl. entracte)
Représentations
Jusqu’au 5 octobre 2019
DUCEPPE
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
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