En salle

Alexandre le fou

19 septembre 2019

Semaine 38
du 20 au 26 septembre 2019

 RÉSUMÉ SUCCINCT
Quinze ans après qu’une crise psychotique en mer de Chine ait fait basculer son existence, Alex, schizophrène raffiné et sensible, est à la croisée des chemins. À l’insistance de sa grand-mère et confidente, qui désire mourir l’esprit en paix, il se lance à la recherche d’une amoureuse.

< PRIMEUR >
Critique

ANNE-CHRISTINE LORANGER

★★★★

Comme un cadeau de l’Univers

Il y a parfois où l’Univers vous envoie un cadeau. Comme ça, pour rien (ou peut-être pour s’excuser). Une gemme d’une eau pure et parfaite, reposant dans un coffre d’or et scellée du sceau de Téléfilm Canada. Alexandre le fou, c’est un cadeau inespéré de l’Univers, un précieux trésor d’intelligence sur la vie, l’effort de vivre au milieu de la saleté du sort, un témoignage privilégié de la résilience humaine.

À l’instar des œuvres magnifiques que le réalisateur Pedro Pires a co-réalisé avec Robert Lepage – Danse macabre (2008), Tryptique (2012) – Alexandre le fou est un triomphe d’exploration de l’entre-deux monde, des lieux incertains de l’existence et de sa fragilité. Alexandre, un ancien officier de marine devenu schizophrène quinze ans plus tôt à la suite d’une crise psychotique en mer de Chine, doit faire face au quotidien d’une personne souffrant de maladie mentale, les antipsychotiques et leur cortège d’effets secondaires, le rejet des femmes, l’isolement, les hallucinations.

Une très, très belle œuvre documentaire qui soulève en même temps le débat sur la médication des patients psychiatrisés. À voir!

Le film est mené par des métaphores visuelles fortes et par un montage sonore qui permet de comprendre la nature même de l’agression mentale dont Alexandre est victime. Pedro Pires nous tend la main et nous guide pas à pas dans les sentiers visuels et auditifs où Alexandre se débat. Le spectateur parvient, pour une fois, à se mettre dans la peau d’une personne schizophrène en train de se déglinguer, de sentir sa solitude ainsi que son besoin de se retirer dans un coin et de disparaître. C’est, en même temps, une ode à la résilience d’un type constamment pris entre l’arbre et l’écorce, qui assume et qui gère.

Une très, très belle œuvre documentaire qui soulève en même temps le débat sur la médication des patients psychiatrisés. À voir!

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 20 septembre 2019

Réal.
Pedro Pires

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2018 – Durée : 1 h 04

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Alexander Odyssey

Dist. @
Maison 4tiers

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Musée

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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