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Elizabeth Taylor

25 mars 2011

ÉTOILE FILANTE

>> Élie Castiel

Avec la disparition de Liz Taylor nous assistons à la fin d’un époque, celle des grands studios, véritables fabricants de stars. C’est aussi l’aboutissement d’un certain cinéma, à la fois élégant, raffiné, humaniste, celui de ceux et celles qui se donnaient corps et âme pour incarner leurs rôles et les figer dans le temps.

Rappeler sa carrière et ses pérégrinations amoureuses dans le détail serait un exercice répétitif et redondant. Car derrière la star, au-delà de ses nombreuses partitions à l’écran, une femme de cœur, ces dernières décennies alliée à des causes qui lui tenaient à cœur, comme la création de la Fondation américaine pour la recherche du sida (AmFAR), suite au décès de son grand ami Rock Hudson, son amitié avec Michael Jackson, qu’elle avait défendu lorsqu’il fut accusé (et acquitté) d’abus d’enfants.

Puis il y a aussi la femme fragile et désorientée qui entre dans les nombreuses agitations des années 70, jetant une ombre fatidique à sa carrière. Elle suit une série de régimes, abuse des tranquillisants, se perd dans l’alcool et se compromet dans des liaisons sentimentales sans issue.

Mais Elizabeth Taylor, c’est aussi celle qui s’est adaptée à son temps en démystifiant son statut de vedette, s’intégrant ainsi au commun des mortels. Ayant traversé la porte de l’incontournable finitude, elle laisse derrière elle des moments de purs bonheurs cinématographiques.

Des images en mouvements inoubliables, engagées, téméraires, prenant souvent des risques : qu’il s’agisse du couple Taylor/Brando dans Reflections in a Golden Eye (Reflets dans un œil d’or), dans Suddenly Last Summer (Soudain l’été dernier), ou encore en incarnant le rôle de Maggie dans Cat on a Hot Tin Roof (La Chatte sur un toit brûlant), sans oublier Butterfield 8 (La Vénus au vison), pour lequel elle reçoit l’Oscar de la meilleure actrice, l’incompris Cleopatra (Cléopâtre) et le magnifique Who’s Afraid of Virginia Woolf ? (Qui a peur de Virginia Woolf?), métaphore sans doute de sa vie intime avec Richard Burton.

Mais si on devait faire le bilan de sa vie, il n’y a aucun doute que malgré leur association volcanique et le fait qu’ils se soient mariés à deux reprises, un seul véritable et éternel amour…  Taylor et Burton forever!

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