20 juin 2018
Quelque chose qu’on peut accorder à Giovanni Princigalli, c’est bel et bien sa détermination, sa gouaille bien pensante et son enthousiasme fervent à filmer son identitaire, pour ne pas oublier, pour laisser des traces dignes, pour en faire ressortir, parfois par le regard moqueur rempli de tendresse, ce que cette même appartenance possède de plus humain.
Carolina est une Italienne de 80 ans; elle va rencontrer Yolaine, une jeune femme cubaine dans la trentaine qui semble fuir son futur mari, Frank, un Italo-québécois qui, sûrement, a arrêté le temps à une autre époque. Et puis…
Giovanni Princigalli, entouré d’Antonina Marra et de Lesly Velasquez (Crédit photo : © Héros Fragiles)
17 juin 2018
Crístobal Balenciaga (Crédit photo : © Wikipedia)
Contemporain de Luis Buñuel, Salvador Dalí, Picasso, André Breton et autres libertaires de l’art du début du XXe siècle, quelles que soient les disciplines, véritable un entre-deux-siècles, puisque né en 1895, Cristóbal Balenciaga assume ses origines modestes basques pour en extraire son imagination la plus créatrice. La guerre d’Espagne le contraint à arrêter temporairement ses fonctions, le poussant à s’installer à Paris, Royaume mondial de la mode féminine. De droite ? De gauche ? Centriste ? On aurait voulu connaître ses allégeances politiques, car l’art, comme n’importe quelle autre branche de la mouvance sociale et historique (économique également), est politique. La Seconde Guerre mondiale s’installe avec ses multiples aberrations et aussi hétérodoxies et le contraint de prendre une attitude plus restreinte face à son art. Pour l’artiste en question, même parcours incertain dans une Europe en pleine destruction. Et puis la paix.
Marié ? Hétéro ? Homosexuel ? Amant ? Maîtresse ? Toujours est-il que le public peut se permettre (et d’ailleurs le fait) de fantasmer toutes sortes d’aventures extraordinaires le concernant. D’ailleurs, une profonde recherche nous indique son orientation homosexuelle. Est-ce important ? Bien entendu que oui, car celle-ci lui donne une longueur d’avance sur son imaginaire, qu’on le veuille ou pas. Tous et toutes le savent très bien. Suite
14 juin 2018
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « Coup de cœur » et/ou « Le film de la semaine » (désignations selon les sorties), pourraient enregistrer des retards même si nous mettons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
7 juin 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « Coup de cœur » et/ou « Le film de la semaine » (désignations selon les sorties), pourraient enregistrer des retards même si nous mettons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
31 mai 2018
Mizuki Shinagawa dans Sapience (Crédit photo : © Roland Lorente)
Anthony Venisse, concepteur, n’y va pas de main morte. Sa mise en piste possède les attributs du nouveau spectacle circassien en vogue depuis des décennie. Le cirque est aujourd’hui synonyme de corps alertes, imberbes, sculpturaux, parfois musclés, juste ce qu’il faut. La mission est de montrer les morceaux de bravoures des artistes, totalement au courant des attentes de ces nouveaux spectateurs, plus critiques, plus aptes à interpréter tels ou tels gestes, tels ou tels mouvements. Mais les artistes finissent par gagner, car l’ovation debout (standing ovation) ne résiste guère.
Sapience, synonyme de sagesse ou d’humanisme. Promesse tenu par ses instruments que sont la corde lisse, les sangles aériennes, le cerceau, la mât chinois et autres accessoires scéniques de piste magnifiquement manipulés par les performants.
Pour faire changement, on est dans le royaume de la musique classique, hormis un ou deux morceaux. L’élégance est de mise et, comme d’habitude, la sensualité arrive par instinct. La mobilité (et les contorsions) l’exigent. Mais les exécutants sont également au courant qu’ils font face à des spectateurs et que ceux-ci ont l’œil positivement inquisiteur. Ce rapport entre l’espace public, les estrades, et l’imaginé, la représentation, devient tout d’un coup, le temps que dure le spectacle, l’arène de tous les possibles.
Les numéros sont quasi parfaits. Quelques petites (légères) failles sont les bienvenues, justement en raison de la démarche sincère des éxécutants, à l’aise et d’un enthousiasme délirant, possédant la scène comme s’il s’agissait d’un espace privilégié. Aérien (et ce n’est pas un jeu de mots) tant les lois de la pensanteur sont magnifiquement redéfinies.
Guillaume Larouche dans Barok XXI (Crédit photo : © Roland Lorente)
Plus ludique, enjoué, volontairement maladroit, on dirait même parfois enfantin, grand public, notamment dans le choix des accompagnements musicaux : Marlene Dietrich et son Moon River côtoie Nicole Lapointe qui reprend Le temps est bon, interprété par Isabelle Pierre dans Les mâles (1970), le film de Gilles Carle, et un Ah que la vie est belle final époustouflant, rassembleur, libérateur, donnant une envie de bouger, de l’énergie, même aux plus réfractaires.
Entre ces morceaux bien choisis, le trapèze impose son côté pérenne, la roue Cyr se laisse voir dans tous les sens et, entre autres, la planche coréenne et la corde volante ne laissent guères obstacles à l’imagination. La chorégraphie est aussi dans ce Barok XXI un hommage au célèbre Vogue de Madonna.
Un rappel que le nouveau cirque ne tient pas seulement sur la performance des artistes, mais également dans les musiques choisies. Sont-elles en correlation avec chaque numéro proposé. Ici, le passé, le présent et le futur, trois signes du temps qu’affrontent avec joie ces jeunes qui voient le monde dans son aspect le plus positif. Mais dans le même temps, nous obligent à croire fermement que sans l’art, la vie n’est que néant et les choses ne changent pas.
Deux belles soirées en perspective. Deux façons de voir le monde et les gens par le biais de la représentation. Inutile de dire : à ne pas rater… pour finir ce printemps en beauté !
Représentations
En alternance, jusqu’au 10 juin 2017
La TOHU.
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais.
½ [Entre-deux-cotes]
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « Coup de cœur » et/ou « Le film de la semaine » (désignations selon les sorties), pourraient enregistrer des retards même si nous mettons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
27 mai 2018
© Aaron Epstein
Il est clair que le récit peut scandaliser et enrager certains selon leur vision du conflit israélo-palestinien, récemment envenimé par les incidents inadmissibles et tortueux des dernières semaines. D’autant plus que la pièce de William Gibson souligne les circonstances ayant mené à la fondation de l’État d’Israël, en 1948, depuis, vivement et douloureusement contestée. Une chose est claire dans ce récit aussi intime que collectif : les Juifs avaient besoin d’une terre à eux après deux mille ans d’errance et d’antisémitisme systématique à travers le monde, sans oublier la tragédie, alors récente, de la Shoah. Mais pourquoi la Palestine? Nonobstant le souhait pour les Juifs d’un retour rêvé dans la terre de leurs ancêtres, c’est la question piège qui se pose depuis des décennies. Le conflit bilatéral, c’est une guerre de territoires, pour d’autres d’apartheid, et aussi de religion, d’intérêts économiques et ultimement, de rapport au monde. Dans ce débat politico-idéologique, on ne peut cesser de penser à cette histoire raciale millénaire, porteuse de mille et une interrogations.
Quoi qu’il en soit, dramatiquement, on ne peut rester insensible face à l’interprétation magistrale de Tovah Feldshuh, brillante, totalement transportée et animée par le personnage de cette fervente pasionaria israélienne, née à Kiev, de parents originaires de Russie qui ont fui les pogroms du tsar pour s’établir aux États-Unis en 1903. Suite
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