21 janvier 2018
La circularité du texte se confond avec ces deux pièces d’architecture sur scène qui ressemblent à des fauteuils, sont utilisés comme tels, ainsi que, selon le cas, comme lits de maison ou d’hôtel, mais ne sont en sorte que des torses terrestres séparés que le metteur en scène Belge, Michaël Delaunoy, en symbiose avec le scénographe Gabriel Tsampalieros, soumet aux yeux des spectateurs pour réfléchir sur la frêle notion des frontières.
La plume de Sébastien Harrison parle des identités, de ces formes existentielles qui, pour ceux frappés par l’exil, deviennent des instruments d’agressivité, des pièces à conviction à éliminer; et pourtant, dans Warda (rose en arabe) parvient à concilier la diversité humaine dans une sorte d’harmonie qui relève du symbolisme de la représentation. Il y Mieke Verdin, la Bruxelloise, incarnant une auteure de livres pour enfants qui, texte oblige, se permet de très légères remarques homophobes, mais au fond pas vraiment méchantes, prises comme des câlins. Elle est d’une présence inouïe, comme d’ailleurs les Québécois Violette Chauveau et Hubert Lemire qui, respectivement, convoquent l’idée de l’ouverture et la peur de l’autre et de l’inconnu (sans doute d’une sexualité non admise – oui, il est question de sexualité). Victoria Diamond est la Canadienne anglophone qui lie du Michel Foucault et parle aussi le français. Son double jeu est hallucinant, sa beauté cachant un jeu glacialement et amoureusement perfide.
19 janvier 2018
Il est temps d’arrêter de dire que telle ou telle pièce de théâtre du répertoire classique aborde des thèmes toujours actuels. Justement, nous ne voulons plus nous identifier aux personnages. Pourquoi vraiment le faire? Nous avons compris que le comportement de l’individu fait partie de la condition humaine depuis que le monde est monde.
C’est donc dans un esprit agréablement rassembleur que nous accueillons chaleureusement le premier spectacle 2018 du TNM. Molière, comme il se doit, ne vieillit jamais. Rythme, réparties, amour inconditionnel de la langue française, la plus romantique, la plus exigeante, mais aussi capable de cynisme et d’humanité comme aucune autre – pardonnez-moi de cet élan furtif de chauvinisme non voulu! Soyons d’accord pour reconnaître que derrière ces Fourberies de Scapin, c’est l’art de l’interprétation qui domine, mais dans le même temps, un travail d’équipe qui consiste à transformer cette machine délicieusement infernale qu’est l’aventure dramatique en quelque chose de transcendant, de troublant même.
18 janvier 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle et au nombre insuffisant de participants, les textes critiques, incluant le « coup de cœur », pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
17 janvier 2018
La rigueur d’écriture du texte de Sarah Berthiaume illumine les personnages de cette pièce axée sur la quadrature d’un 360º rarement vu sur la scène; comme si les spectateurs étaient réunis dans un restaurant japonais avec table centrale où l’on servait du Sushi. Car c’est de cela qu’il s’agit aussi dans Nyotaimori (mot japonais dont vous apprendrez la signification en allant voir ce spectacle surréaliste et pourtant si proche de la réalité).
L’aujourd’hui : le travail, le non-travail, les responsabilités administrative et commerciale, l’égocentrisme… j’oubliais, les relations hommes-femmes. Tous les deux coupables de n’avoir pu consolider leurs forces, prônant plutôt pour une confrontation parfois amère et sans victoire aucune. C’est aussi de cela qu’il est question.
Sarah Berthiaume est une intellectuelle. Mais elle en est consciente avec humilité, car ses mots plongent le spectateur dans un rêve mythique, proche de Dali, grandeur nature, et qui a à voir avec la mise en scène, doublement signée, par Berthiaume, et un complice, Sébastien David. Tous les deux exprimant des démons intérieurs qui ont un seul nom : création.
Le décor, aucun (ou presque, la surprise d’un quatrième personnage inusité vous attend) puisqu’on aborde ici la notion du néant à l’intérieur d’une foule de renseignements, de messages courriels qu’on conserve ou qu’on « ferment » à jamais, du toyotisme (un nom pour signifier la culture chez le géant Toyota), de tout ce qui nous éloigne d’une humanité, avouons-le, disparue.
Oui, Nyotaimori, c’est trippant, fou, coloré, exigeant, allant dans tous les sens et dans aucun. Comment trouve-t-on quelques secondes d’amour (ici, lesbien, rarement vu au théâtre, les hommes s’accaparant ce droit depuis longtemps) pour se donner un semblant de rapport affectif à l’autre, au goût du jour; un jour qui semble sans lendemain et où l’immédiateté est la seule planche de salut. C’est ingrat, mais c’est comme ça!
Christine Beaulieu, serait-elle la nouvelle Anne-Marie Cadieux (Anne-Marie, ta carrière est loin d’être finie, tu seras toujours aussi radieuse et perfectionniste) tant son interprétation naturaliste s’affronte vertigineusement, et pourtant sans coups bas, à celle de la grande Macha Limonchik, d’un perfectionnisme enlevant, soufflant du même coup cette envie d’improviser le geste, avec aplomb, faut-il ajouter.
12 janvier 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle et au nombre insuffisant de participants, les textes critiques, incluant le « coup de cœur », pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
6 janvier 2018
La première médiatique d’Enfant insignifiant a eu lieu le 14 décembre dernier, donnant l’occasion à quelques médias privilégiés de couvrir le tout dernier opus du grand dramaturge Michel Tremblay. À Séquences, néanmoins, nous n’avons eu l’occasion de voir cette pièce remarquable qu’hier soir, devant une salle comble, ce qui est d’autant plus encourageant tenant compte de la température glaciale que nous subissons ces derniers jours.
Si d’une part, notre avis ne compte plus vraiment puisque la très grande partie des critiques ont déjà été écrites avant le premier de l’an, force est de souligner notre sincère responsabilité à rendre compte de cet essai poétique que d’aucuns pourraient considérer comme un « chant du cygne ». En fait, c’est tout à fait le contraire; il s’agit, ici, comme la fin d’une époque et le début d’une autre (d’où cette image finale subliminale on ne peut plus concluante); comme s’il fallait en finir avec le passé, avec la religion, les codes sociaux et familiaux établis, tout ce qui régit nos années d’hier et notre devenir. Ce sont ces injustices involontaires posées contre nous et qui auraient pu déstabiliser nos vies que Tremblay aborde dans sa langue particulière, mais aujourd’hui atténuée par l’âge, moins agressive et colorée.
4 janvier 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle et au nombre insuffisant de participants, les textes critiques, incluant le « coup de cœur », pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
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