En couverture

Mythomania

18 novembre 2017

CRITIQUE
| Théâtre |
Élie Castiel

★★★★

L’AMOUR HYBRIDE

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Mythomania est un essai chorégraphique hétéroclite, fait d’éléments disparates qui, soudain, comme par envoûtement, se croisent, se dissipent et se retrouvent. C’est aussi la présence vertigineusee d’une excellente artiste, danseuse, comédienne, pianiste, se donnant entièrement à un espace décoratif hallucinant, une espèce de Boîte de Pandore des rêves, des mensonges et des sentiments. Un texte bien exprimé, rempli de fausses impressions, de réalités physiques et virtuelles, un univers totalement surréaliste qui, dans l’enceinte limité d’un théâtre de poche comme celui de La Chappelle, conduit une salle comble dans un univers à part.

TH_Mythomania 01

On sort du spectacle jouissivement désorienté,
mais tout aussi lucide devant une telle anarchie,
une totale liberté, sans censure, créant le discours
d’un environnement urbain actuel perdu, sans référents,
comme si le siècle dernier n’avait plus rien à offrir.
Suite

Semaine du 17 au 23 novembre 2017

16 novembre 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû au nombre insuffisant de collaborateurs, les textes critiques pourraient enregistrer des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.

| EN SALLE À MONTRÉAL |

 << Cliquez sur chacun des titres pour accéder à la fiche détaillée >>

COUP DE CŒUR
Paradis_PrimeursPARADIS

Andrey Konchalovsky

« Lion d’argent »
Mostra de Venise 2017

Suite

Flicker / Dancers of Damelahamid

15 novembre 2017

CRITIQUE
| Danse |
Élie Castiel

★★★  ½

CRÉATURES TERRESTRES

Dans Flicker, il n’est surtout pas question de nouvelle danse, mais d’une rencontre avec des danseurs des Premières Nations, et plus particulièrement le peuple Kanien’kehaka. Pendant plus d’une heure, nous sommes les témoins d’un processus d’indentification entre l’être et la nature à travers quelques tableaux doux, d’une lenteur élégiaque, sacrée, spirituelle, transcendant la physicalité de l’humain pour qu’il puisse finalement s’apparenter à la nature qui l’entoure, à ses bruits et à ses créatures animales.

Dans le cas du peuple Kanien’kehaka, les représentants
nous offrent une occasion unique de nous familiariser à cette
culture par le biais de pas aussi puissants que raffinés, rappelant
d’une certaine façon les charmantes danses malaysiennes,
vietnamiennes ou même encore cambodgiennes.
Grâce et quintessence sont au rendez-vous.

D’où ces costumes et ses parures hors du temps, revendiquant en même temps une culture perdue, oubliée, colonisée et dépossédée. L’occidentalisation n’est pas pour ainsi dire refusée, mais au contraire, elle est respectée tant qu’elle accepte ces anciens rituels proches des Cieux. Entre paganisme et modernité, la chorégraphe Margaret Grenier retient surtout la conformité des moments, l’harmonie des gestes, la complexité des rapprochements et plus que tout, la symbiose entre l’indicible céleste et la transparence terrestre.

Le fond de la scène, montrent trois écrans qui changent de représentations rappelant en quelque sorte ce qui se fait à l’ONF. Il y a quelque chose de tendrement naïf dans cette approche, et elle nous émeut, parce que vraie, sans explications philosophiques. Il y a le chant, la danse et, entre ces deux formes de la représentation, une sorte de miroir du monde, un chant de paix et d’entente entre les Humains.

DANSE_Flicker

© Derek Dix

Flicker est en même temps fable, allégorie, symbolique, conte sur la sagesse, tout à la fois. Le spectateur ressort totalement reconverti, respirant à pleins poumons. Le récit : la quête initiatique d’un jeune homme (brillant danseur Nigel Grenier), cherchant sa voie, son potentiel de socialisation. Ce parcours le guide vers le monde des êtres et des animaux.

Ne cherchant pas à comprendre. Les légendes des Premières Nations sont autant de contes que des messages. Dans le cas du peuple Kanien’kehaka, les représentants nous offrent une occasion unique de nous familiariser à cette culture par le biais de pas aussi puissants que raffinés, rappelant d’une certaine façon les charmantes danses malaysiennes, vietnamiennes ou même encore cambodgiennes. Grâce et quintessence sont au rendez-vous.

Séquences_Web

Chorégraphie : Margaret Grenier – Musique : Andrew Grenier – Chant Cri : Lawrence Trottier – Multimédia : Andy Moro – Conception graphique : Shaun Kingerlee – Visuels et masques : Andrew Grenier – Son : Ted Hamilton – Dramaturgie : Charles Koroneho – Ornements et Costumes : Rebecca Baker – Danseurs : Margaret Grenier, Nigel Greier, Kristy Janvier, Rebecca Baker, Jeanette Kotowich – Production : Danse Danse, en coproduction avec Mai (Montréal, arts interculturels).

Représentations
Jusqu’au 18 novembre 2017
Durée
1 h 20 (sans entracte)
Place des Arts (Cinquième salle)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.  ★★ Moyen.   Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

Bad Jews

14 novembre 2017

CRITIQUE
| Théâtre |

Élie Castiel

★★★★   

LE JUIF DANS LA CITÉ

Avouons tout de go que la distribution de Bad Jews est exceptionnelle, tant chacun des comédiens se plie admirablement bien aux caprices d’une pièce aussi controversée que drôle et dramatique. Oui, le ton est grave car ici, il n’est pas simplement question d’une parcelle d’héritage, mais d’appartenance, de mémoire, de dignité, de rapport aux origines.

Il y a d’abord des dialogues incisifs, souvent grossiers, parce qu’en privé, mis à part quelques exceptions, c’est de cette façon que les gens parlent, particulièrement lorsqu’il est question de partage de biens laissés par un proche décédé. L’argent et les biens précieux n’ont pas d’odeur.

D’une part, Bad Jews nous rappelle que les rapports entre membres d’une famille se transforment en négociations d’ordre économique lorsqu’il s’agit de débattre sur les clauses d’un testament. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la race ou la religion ; cela fait partie de la condition humaine.

TH_Bad Jews

L’ensemble des comédiens (de gauche à droite) : Sarah Segal-Lazar, Jake Goldsbie, Jamie Elman et Ellen Denn>> © Leslie Schachter

Suite

L’Iliade

12 novembre 2017

CRITIQUE
| Théâtre |
Élie Castiel

★★★★★

SUBLIME !

Non pas une tragédie, mais un poème tragique, des mots pour raconter la fameuse Guerre de Troie et le subterfuge du célèbre Cheval. Grecs contre Troyens, individus-dieux qui ont pour noms Menelas, Pâris, Diomedes, Odysseus, Nestor, Achilles et non pour le moindre Agmemnon, et Cassandre, Andromaque. Hommes et femmes qui convoquent leurs Dieux et les situent à leurs propre images et à celles des citoyens. Les Hommes décident par la volonté qu’ils exercent sur les déités. Le texte d’Homer devient la métaphore de la condition humaine, vit à travers les siècles et se traduit dans d’innombrables langues.

TH_L'Iliade

Emmanuel Schwartz (au centre) > > © Gunther Gamper

Suite

Semaine du 10 au 16 novembre 2017

9 novembre 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle et au peu de collaborations, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.

| EN SALLE À MONTRÉAL |

 << Cliquez sur chacun des titres pour accéder à la fiche détaillée >>

COUP DE CŒUR
BARBARA

Mathieu Amalric

Barbara_Primeurs

« Un Certain Regard – Prix de la poésie du cinéma »
Festival de Cannes 2017

« Prix Jean Vigo du meilleur long métrage 2017 »

 CRITIQUES
Murder on the Orient Express

Kenneth Branagh

Barbara_Affiche Murder on the Orient Express_Affiche

Nous sommes les autres
Jean-François Asselin

Novitiate
Margaret Betts

Petit paysan
Hubert Charuel

Nous sommes les autres_Affiche Novitiate_Affiche Petit paysan_Affiche

The Killing of a Sacred Deer
Yorgos Lanthimos

Wonderstruck
Todd Haynes

The Killing of a Sacred Deer_Affiche Wonderstruck_Affiche

AUTRES SORTIES
SANS COMMENTAIRES
Daddy’s Home 2

Sean Anders

 

PRÉ-SORTIES
DANS CERTAINES SALLES
Jeudi 16 novembre 2017

@ Cineplex
Fiches détaillées
Semaine du 17 au 23 novembre 2017

Justice League
Zack Snyder
V.o. : anglais / Version française
La ligue des justiciers
Classement

Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

The Star
Timothy Reckart
V.o. : anglais / Version française
L’étoile de Noël
Classement

Tout public

Wonder
Stephen Chbosky
V.o. : anglais / Version française
Merveilleux
Classement

Tout public

Séquences_Web

Antioche

CRITIQUE
| Théâtre |
Élie Castiel

★★★★ 

LES MUSES ORPHELINES

Oui, tout à fait, elles sont abandonnées. Les hommes leur ont volé la parole. C’est pour cette raison, avant tout, que Antioche est un texte écrit au féminin, un cri du cœur et de l’âme exprimé à travers les vers de la poésie antique, l’exubérance de la jeunesse d’aujourd’hui et la maturité de l’âge adulte. Trois femmes, trois époques. Un mélange d’époques et de cultures. Des prénoms venus d’ailleurs : Inès, Jade et de très loin dans le temps, Antigone, qui, miraculeusement, par le biais d’une mise en scène, pour les circonstances, multiforme, transforme le temps et réinvente la notion d’intemporalité. Grâce aussi au texte libérateur de Sarah Berthiaume, octroyant au féminin une faculté d’articulation contagieuse.

TH_Antioche

Sarah Laurendeau (Antigone), à gauche; Sharon Ibgui (Inès, la mère), au centre, et Mounia Zazhzam (Jade, la fille d’Inès), à droite  >> ©  Marie-Andrée Lemire

 

Suite

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.