En couverture

Des arbres

29 septembre 2017

CRITIQUE /
THÉÂTRE

Élie Castiel

★★★★

RUPTURES ET AUTRES AFFÉTERIES

Le couple, l’amour, le pur désir de concevoir, les doutes face à cette nouvelle chose qui entre dans nos vies, les petits bonheurs du quotidien, les joies et les excès non partagés. Et ensuite les années qui filent à une vitesse incontrôlable sans qu’on s’en rende compte. Et des existences séparées.

Les mots de l’auteur anglophone Duncan Macmillan font écho aux premiers balbutiements de notre maturité et résonnent lorsque le temps vient d’en finir avec l’âge où on était insouciant. En quelque sorte, mûrir et devenir adulte.

TH_Des arbres

Sophie Cadieux et Maxime Denommée > © Suzanne O’Neill 2016

Suite

Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2017

28 septembre 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

EN SALLE À MONTRÉAL

[ Cliquez sur chacun des titres pour accéder à la fiche détaillée ]

COUP DE CŒUR
DE LA SEMAINE

Retour en Bourgogne_PrimeursRETOUR EN BOURGOGNE
Cédric Klapisch

Suite

Marie Chouinard 2017

27 septembre 2017

DANSE DANSE
Texte : Élie Castiel

Le cri du monde /
Soft virtuosity, still humid, on the edge

FIDÈLE À SA MISSION

DANSE_Soft...

Soft… > © Nicolas Ruel

Deux chorégraphies de la Grande Dame de la danse moderne pour débuter en beauté cette 20e saison de Danse Danse. Entre les deux parties, un dénominateur explicatif commun : le corps se désintègre pour évoluer dans quelque chose qui évoque la machine, le mouvement perpétuel, la béatitude et une ivresse partagée.
Suite

Quand la pluie s’arrêtera

CRITIQUE /
THÉÂTRE

★★★

Texte : Élie Castiel

CEUX PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE

L’entrée en matière est longue, trop longue, et explique le cri primal de Gabriel York, le narrateur virtuel. Une histoire qui s’étant à travers les décennies et parle de l’individu, de ses forces, ses faiblesses, ses modes de survie, tout ce qui fait que la vie est ce qu’elle est.

Changer avec son temps ou périr, telle est la device de l’Australien Andrew Bovelle, digne observateur de ses époques, de son vécu. La traduction de Frédéric Blanchette de When the Rain Stops Falling s’accorde agréablement bien avec la structure de la mise en scène, un territoire scénique où un rideau en forme de plis annonce les visiteurs de chaque épisode.

Chaque époque annonce la prochaine avec
autant de violence que de sérénité. La suite, c’est
la vie tout simplement, de préférence, tout en
silences audibles. Malgré la pluie ou le beau temps.

Il est question d’amour, de partage, mais aussi d’inceste (on ne vous dira pas plus), de tous ces moments qui envahissent parfois nos vies et la transforment selon leur humeur. La faiblesse humaine, c’est aussi l’un des thèmes de cette œuvre grave, désespérée, que nous préférons voir par le petit bout de la lorgnette, pour nous empêcher de souffrir. Une façon comme une autre de se défendre de ses instants qui nous assaillent sans crier gare.

TH_Quand la pluie s'arrêtera

Normand d’Amour > © Théâtre Jean Duceppe

Les décors de Marie-Renée Bourget Harvey occupent magnifiquement la scène, tandis que la musique de Pascal Robitaille sied bien aux différentes atmosphères. Le non-dit, comme il se doit, domine une partie de la narration. On devine, on imagine, on devient complice des personnages. On partipe en quelque sorte à cette saga familiale comme si on faisant partie d’elle.  Normand d’Amour est la vedette mais n’est sur scène que temporairement. Dans tous ces retours en arrière, on l’imagine, car son hurlement initial est si intense que nous le suivons dans cette grande aventure sans broncher. Entre 1959 et 2039, quatre-vingt décennies de joies et de crise, de pouvoirs et de ressentements. Chaque époque annonce la prochaine avec autant de violence que de sérénité. La suite, c’est la vie tout simplement, de préférence, tout en silences audibles. Malgré la pluie ou le beau temps.

Séquences_Web

Auteur : Andre Bovel – Traduction : Frédéric Blanchette – Mise en scène : Frédéric Blanchette – Décors : Marie-Renée Bourget Harvey – Éclairages  : André Rioux – Musique : Pascal Robitaille – Costumes : Elen Ewing – Comédiens  : Véronique Côté (Elizabeth Law, jeune), Normand D’amour (Gabriel Law), David Laurin (Gabriel Law), ainsi que Christian Michaud, Alice Pascual, Marco Poulin, Maxime Robin, Paul Savard, Linda Sorgini  –| Production : Duceppe, en coproduction avec Le Trident et Lab87 | Durée : 1 h 50 (sans entracte)  – Représentations : Jusqu’au 14 octobre 2017 – Duceppe.

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel. ★★★★  Très Bon. ★★★  Bon. ★★  Moyen. ★  Mauvais. ½  [Entre-deux-cotes]

 

Demain matin Montréal m’attend

26 septembre 2017

CRITIQUE /
THÉÂTRE

★★★★ 

Texte : Élie Castiel

MONTRÉAL DE NUIT

Vue maintes fois depuis sa création, la version-2017 de René Richard Cyr de Demain matin Montréal m’attend brille par son charme  désuet, sa nonchalence volontaire, son esprit camp que l’auteur du texte a toujours privilégié et surtout et avant tout, sur une nouvelle équipe de comédiens convaincus par cet exercice de pure folie, de bonne humeur et de chaleur.

Beau programme pour nous préparer à l’automne prochain qui tarde à s’installer. L’hommage à la Guilda du défunt Théâtre des Variétés est perceptible, bâti sur pilotis et prenant de gros risques avec un certain public. Mais ça fonctionne comme par magie, confondant les spectateurs qui n’en demandent pas trop et le critique aguerri, tous deux contribuant à un dialogue harmonieux, si attendu.

Yves Renaud

© Yves Renaud

Avec sa version de Demain matin Montréal m’attend, Cyr réconcilie le public avec une des formes les plus parfaites de la représentation. Il ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux. Il exige pourtant de nombreux efforts des comédiens, les poussants jusqu’à l’extrême. Le résultat : une harmonie de tous les instants, une performance époustouflante de tous les protagonistes qui donnent au théâtre québécois ses lettres de noblesse. C’est la joie, l’intentionnel manque de sophistication et tous ces ingrédients qui osent nous encainaller, ne serait-ce que le temps d’une pause du quotidien.

Le Montréal d’antan est un espace vital de tous les possibles,
notamment au centre-ville, avec ses lumières incandescentes
où cinémas, théâtres, cabarets et autres établissements
de divertissement nocturne s’affiche au grand jour.

Une part d’humilité de la part de l’équipe du Théâtre du Nouveau Monde, s’ouvrant à tous, offrant ce qu’il peut avoir de meilleur malgré la légèreté du propos. Mais derrière toutes ces afféteries, un Québec qui change, qui nous change, qui oublie peu à peu la Grande Noirceur et ose affronter la nuit, ses mystères. Mais aussi que le milieu du spectacle est dur, exige trop et en fin de compte, demeure infidèle malgré tous sacrifices qu’on fait pour y accéder.

Le Montréal d’antan est un espace vital de tous les possibles, notamment au centre-ville, avec ses lumières incandescentes où cinémas, théâtres, cabarets et autres établissements de divertissement nocturne s’affiche au grand jour.

Car la pièce de Tremblay et l’adaptation de Cyr est aussi un hommage à une époque pas si lointaine que cela où la métrople brillait par ses envolées de nuit. Électrisant ode au spectacle, mais également au théâtre que le grand metteur en scène offre à un public totalement conquis et complice devant tant d’énergie. Et puis, les chansons mille fois chantées et la musique triomphale de François Dompierre, éternelle, enivrante, inoubliable. The show goes on…

Séquences_Web

Texte : Michel Tremblay – Mise en scène : René Richard Cyr, assisté de Lou Arteau – Scénographie : Pierre-Étienne Colas – Costumes : Judy Jonker – Éclairages : Erwann Bernard – Musique : François Dompierre – Chorégraphie : Sylvain Émard – Décors : Jean Bard – Concept vidéo : Félix Fradet-Faguy – Distribution  : Geneviève Alarie, Hélène Bourgeois-Leclerc, Kathleen Fortin, Michelle Labonté, Christian Laporte, Marie-Andrée Lemieux, Benoît McGinnis, Laurent Paquin – Production : Théâtre du Nouveau Monde / Spectra Musique | Durée : 1 h 50 approx. (sans  entracte) – Représentations : Jusqu’au 22 octobre 2017 – TNM.

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel.  ★★★★  Très Bon.  ★★★  Bon.  ★★  Moyen.   Mauvais.  ½ [Entre-deux-cotes]

Bashir Lazhar

CRITIQUE /
THÉÂTRE

★★★

Texte : Élie Castiel

RISQUES ET PÉRILS

TH_Bashir Lazhar

Trois moments du monologue > © CTDA

Excercice périlleux que celui du spectacle solo, du monologue fictionnel. C’est bien le cas de Bashir Lazhar, dont le texte d’Evelyne De la Chenelière exige une rigueur, une présence, un charisme de tous les instants. En tout et pour tout, une heure et cinq minutes au cours desquels celui venu d’ailleurs exprime sa méthode de travail devant une classe d’élèves où le multiculturalisme règne.

Mais il a aussi des comptes à rendre à la directrice d’école. Comment faire passer le message pour un comédien qui débute sur scène. Pour un rappeur, c’est sans doute l’énergie de ces moments de performance vigoureuse qui l’ont sans doute aidé. Mais avouons que le film de Monsieur Lazhar (2008), le film de Pierre Falardeau, nous a paru beaucoup plus concluant. Et puis pourquoi le reprendre sur scène, du moins partiellement, de façon minimaliste ?

Avouons que la mise en scène de Sylvain Bélanger se substitue au personnage, et vice-versa. Ils ont tous les deux un matériau vulnérable, casse-gueule, dont les écueils sont parfois imperceptibles.

Sur la scène principale du CTDA, Rabah Aït Ouyahia s’abandonne, fait de son mieux, se souvient des directives, mais ne provoque pas autant d’émotion. Il y a une gêne, un peu de distraction devant un texte pourtant bien écrit, quoique trop ambitieux.

Avouons que la mise en scène de Sylvain Bélanger se substitue
au personnage, et vice-versa. Ils ont tous les deux un matériau
vulnérable, casse-gueule, dont les écueils sont parfois imperceptibles
.

Le texte de la pièce est publié chez Léméac et nul doute qu’il se lit bien. Entre l’écrit, la scène et l’écran, trois univers qui, hormis quelques rares exceptions, ne peuvent s’accorder. Trop de risques et périls. Quant à la morale de toute cette histoire, la vie des autres n’est pas toujours facile dans notre beau pays. Par moments chancelant malgré toute la bonne volonté du monde.

MISE AUX POINTS
★★★★★ [Exceptionnel]. ★★★★ [Très Bon]. ★★★ [Bon]. ★★ [Moyen]. [Mauvais]. ½ [Entre-deux-cotes]

Séquences_Web

Texte : Evelyne De la Chenelière – Mise en scène : Sylvain Bélanger, assisté de Julien Véronneau – Éclairages  : Cédric Delorme-Bouchard – Musique : Guido Del Fabbro – Scénographie : Julie Vallée-Léger – Costumes : Marc Sénéchal – Comédien  : Rabah Aït Ouyahia – Production : Centre du Théâtre d’Aujourd’hui | Durée : 1 h 05 (sans entracte)  – Représentations : Jusqu’au 14 octobre 2017 – CTDA.

 

 

Semaine du 22 au 28 septembre 2017

20 septembre 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour  l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques pourraient enregister des retards de publicaton. Nous déployons néanmoins tous nos efforts pour éviter cette situation.

EN SALLE À MONTRÉAL

[ Cliquez sur chacun des titres pour accéder à la fiche détaillée ]

COUP DE CŒUR
DE LA SEMAINE

Et les mistrals gagnantsET LES MISTRALS GAGNANTS
Anne-Dauphine Julliand

Suite

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.