En couverture

Semaine du 28 juillet au 3 août 2017

27 juillet 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

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COUP DE CŒUR
Tokyo Idols_PrimeursTOKYO IDOLS
Kyoko Miyake

Suite

Semaine du 21 au 27 juillet 2017

20 juillet 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû au nombre de nouveaux films à l’affiche et au peu de collaborateurs disponibles, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

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COUP DE CŒUR
Dunkirk_Coup de cœur (Primeurs)DUNKIRK
Christopher Nolan

Suite

The Story of 90 Coins

17 juillet 2017

The Story of 90 Coins

Michael Wong (à gauche) ; moment de tournage (à droite)

HORS-SÉRIE /
CRITIQUE
Texte : Élie Castiel

★★★★ 

PROMESSE SOUS LA PLUIE

Nous profitons de la tenue de Fantasia, pour parler du court métrage d’un jeune cinéaste chinois qui nous avait envoyé un lien de son premier court métrage il y a de cela quelques mois. Un film qui, bizarrement, dans un pays qui ne cesse de remettre en question et innove constamment les images en mouvement, rompt avec le cinéma de genre, fort abordé, mais demeure, par sa franchise, d’une haute tenue artistique et conceptuelle.

FILM COMPLET
(Nos remerciements au réalisateur)

Effectivement, The Story of 90 Coins évite farouchement le film de genre normalement attribué aux jeunes cinéastes chinois qui débutent, optant plutôt pour un romantisme inconditionnel proche d’un certain cinéma grand public raffiné et bien intentionné. Acte de bravoure qui, en effet, situe ce jeune réalisateur prometteur dans le rang d’une nouvelle génération de réalisateurs (et ils ne doivent pas être trop nombreux) qui méritent tout de même un certain respect puisqu’ils refusent, on l’observe nettement bien, et catégoriquement, de rejeter les modèles des anciens.

The Story of 90 Coins_01

Sur ce point, Zhang Yimou (et pourquoi pas Jean Negulesco) ne sont pas très loin, sans doute dans ce qu’ils possèdent, notamment dans leurs premiers films, de resplendissant, de leurs rapports harmonieux aux personnages, de leurs petites nuances cachées qu’il nous faut deviner. Mais il y a déjà chez Wong une maîtrise qui consiste à souligner sa franchise, son savoir-faire technique, son rapport au plan, le côté ensoleillé des images et une structure d’ensemble nette.

Une histoire romantique, et pourquoi pas ? Le récit d’une
promesse. Oui, « promesse », mot tabou de nos jours, mais
que Wong ose remettre aux goût du jour comme si pour
reconstruire le monde, il aurait fallu revenir en arrière.

Si The Story of 90 Coins est simple dans son schéma narratif, il n’en demeure pas moins que ce premier court métrage, premier film pour ainsi dire, se savoure grâce à sa prise de position intellectuelle, évitant le politique (ce choix, on le respecte) : ne pas succomber aux lois technologiques ridiges d’un présent trop pressant pour les jeunes cinéastes, assumer entièrement sa vision du cinéma, oser transgresser le cinéma d’auteur en le déconstruisant ; c’est-à-dire en le confrontant à ses propres fantasmes et codes établis. Car le film est avant tout un dialogue (parfois gentiment pervers) entre le cinéma grand public et celui d’auteur.

Ce qui est vrai, c’est que tout en conservant son
originalité, détourner astucieusement le concensus
actuel du cinéma d’auteur est toujours possible.

Une histoire romantique, et pourquoi pas ? Le récit d’une promesse. Oui, « promesse », mot tabou de nos jours, mais que Wong ose remettre aux goût du jour comme si pour reconstruire le monde, il aurait fallu revenir en arrière. Avec The Story of 90 Coins, titre on ne peut plus empreint de nostalgie et de mélancolie, nous sommes devant trois comédiens irréprochables : ils croient au projet, se lancent dans une sorte de mise en abyme entre la vraie vie, celle hors du film, de son cadre, et l’univers de la caméra. Comme chez les comédiens d’autres générations.

The Story of 90 Coins_02

Impossible de voir la différence, et c’est là le petit tour magique que nous offre Michael Wong, un film-hommage réussi à un cinéma d’hier. Il  faudra que dans ses prochains essais, il s’accorde à ce 21e siècle qui a, cinématographiquement parlant, énormément de choses à lui offrir. Il ne tient qu’à lui de faire des choix pour un premier long métrage, mais sans que son honnêteté, son humanité contagieuse et sa passion du cinéma n’en souffrent. Ce qui est vrai, c’est que tout en conservant son originalité, détourner astucieusement le concensus actuel du cinéma d’auteur est toujours possible.

Titre original : JIUSHI MEI YINGBI DE GUSHIOrigine : Chine – Année : 2015 – Durée : 9 min. 23  sec. – Scén. : Gao Xiaofei – Idée : Jackie Bai – Images : Jian Liwei – Mont. :  Song Kaiyi – Son : An Wei – Mus. : An Wei – Int. : Jose Acosta (Andre), Han Dongjun (Wang Yuyan), Zhuang Zhiqi (Chen Wen) – Prod. : Liu Yunsong – Contact : E&T Films.

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Semaine du 14 au 20 juillet 2017

13 juillet 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

 COUP DE CŒUR
Rure de la Victoire_Coup de cœur (Primeurs)RUE DE LA VICTOIRE

Frédérique Cournoyer-Lessard
★★★★

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Suite

Semaine du 7 au 13 juillet 2017

6 juillet 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

COUP DE CŒUR
The B-Side. Elsa Dorfman's Portrait Photography_Critique
THE B-SIDE: ELSA DORFMAN’S
PORTRAIT PHOTOGRAPHY

Errol Morris

Suite

Semaine du 30 juin au 6 juillet 2017

29 juin 2017

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Souvent dû au nombre de nouveaux films à l’affiche et au peu de collaborateurs disponibles, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.

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 COUP DE CŒUR
« Prix de la mise en scène – Sofia Coppola »

Festival de Cannes 2017
The Beguiled_Coup de cœur (Primeurs)THE BEGUILED
Sofia Coppola

Suite

Festival du cinéma israélien de Montréal

26 juin 2017

| ÉVÉNEMENT |

NOUVEAUX COURANTS
ÉLIE CASTIEL

Je dois avouer que j’hésitais avant commenter sur la 12e édition du Festival du cinéma israélien de Montréal, tenu du 4 au 15 juin dernier. L’acrréditation, je l’ai reçue de justesse. Un oubli, m’a-t-on dit, alors qu’une des personnes en question porte le même nom de famille que moi !? Voici donc pour la petite histoire.

Par contre, nous avons eu droit à une belle programmation, versatile, dynamique, surtout « ouverte d’esprit », situant le cinéma israélien dans une mouvance mondiale où Est et Ouest se donnent la main comme par miracle. Israël, sans doute le pays du Moyen-Orien le plus occidentalisé, conserve cependant des caractéristiques orientales qu’il mêle aux principes de l’Occident, formant une double appartenance aussi limpide que bienvenue.

Des 13 films proposés, quelques-uns ont su retenir notre attention. Pour leur courage à aborder des sujets controversés (chose que le cinéma israélien fait déjà depuis une ou même deux décennies), pour leur ouverture au monde, pour les rapports ambigus qu’ils manifestent envers les Palestiniens, mais surtout pour finalement situer l’individu israélien dans une perspective mondiale, comme un citoyen du monde, en soulignant à gros traits un sujet autrefois tabou, la sexualité, y compris l’homosexualité.

Notre père

Notre père

Avec Notre père /Our Father (Avinu), Meny Yaesh réalise un film de genre où les codes subversifs de la narration prennent des proportions extrêmes. Hommage cinéphilique, regard sur le cinéma et sur la signification du plan. Usage du CinémaScope pour rendre compte de la réalité du milieu interlope insraélien. Et comme principal héros dans cette histoire de règlements de comptes, Ovadia, juif orthodoxe dont les valeurs du judaïsme ne coïncident pas avec son boulot, videur dans une boîte de nuit. Paradoxe d’une individualité israélienne qui a besoin, pour survivre, de porter des masques. Mais dans le même temps, un récit enlevant, une mise en scène alerte et solidement rythmée répondant aux sons d’une musique israélienne inspirée de la musique populaire grecque. Dans le rôle d’Ovadia, Moris Cohen projette une virilité remplie de tendresse et de dur à cuire, prête à tous les coups. D’un charisme puissant.

Née en Hongrie de parents Palestiniens, Maysaloun Hamoud signe un premier long métrage d’une absolue liberté de ton. Je danserai si je veux / In Between / Bar Bahr / Lo Po, Lo Sham suit le parcours de trois femmes palestiniennes partageant un appartement à Tel-Aviv. La première, musulmane, totalement intégrée à la société israélienne, n’en demeure pas moins consciente de sa double identité, assume une sexualité franche, débarrassée de tout obstacle, mais refuse néanmoins de sortir avec un Juif israélien, par principe, par logique sans doute ; la seconde, également musulmane, est confrontée à la liberté de gestes et de mouvements de ses collègues et au conservatisme d’un fiancé ultra-traditionnaliste qui n’hésite pourtant pas une seconde à… Et finalement la troisième, chrétienne, qui vit son homosexualité ouvertement, jusqu’à la confrontation avec ses parents. Elle finit par faire un choix et nous n’en sommes que plus contents.

Je danserai si je veux

Je danserai si je veux

En filmant presque entièrement dans des intérieurs, Hamoud donne la place qu’elle mérite à la présence arabe en Israë l, d’où jaillit une sorte de confort et de conciliation entre le pays et ses voisins. Il ne reste donc que la paix. Une sorte de film-illusion. Mais Je danserai si je veux est aussi un films sur la femme, sur la pertinence de sa voix, de sa liberté, de son affranchissement, sur ses rapports avec les hommes et essentiellement sur sa sexualité, dépourvue de tout tabou.

Les frères Tomer et Barak Heymann ont signé un documentaire puissant sur la place de l’homosexuel en Israël. Avec Who’s Gonna Love Me Now? (Mi yohav otti akhshav?), qu’on pourrait traduire par Qui va m’aimer maintenant ?, ils sont plus radicaux sur le sujet que dans leurs films précédents (principalement signés par Tomer et produits par Barak). À en juger par ce film, l’homosexualité, comme dans tous les endroits du monde, n’est tolérée que dans les grandes villes (et pas partout). Renvoyé du kibboutz et rejeté par sa famille, Saar, juif israélien, s’installe à Londres pour vivre sa vie. À la suite d’un diagnostic porteur du VIH, il doit composer avec sa nouvelle réalité et essayer de rétablir des contacts avec sa propre famille.

Who's Gonna Love Me Now

Who’s Gonna Love Me Now?

Nous avons également pu voir Past Life (Ha’khata’im) du vétéran Avi Nesher. Film sensible sur la mémoire, le souvenir et le pardon, pierre angulaire pour continuer à vivre, mis en scène avec une rare élégance. Métaphore biblique, Harmonia (Armonia), de Sivan Orin, montre jusqu’à quel point l’Islam et le Judaïsme ont plus de points en commun qu’on ne le croit. Un séquence finale à la fois émouvante et significative confirme que la musique (donc l’art) adoucit les mœurs  et que les Hommes ont tendance à oublier leurs origines et les liens profonds qui les unit.

Produit pour la télévision, Ben-Gurion, testament politique nous a laissé une très bonne impression sur l’Homme, sa carrière et notamment sa vision du monde, d’Israël et de l’individu.  Si Israël s’est construit sur des principes issus du socialisme européen et soviétique, il n’en demeure pas moins qu’à travers les années, le pays s’est transformé en un terrain démocrate ou les codes du capitalisme se sont intégrés avec rage et envoûtement. Après la projection, un débat pour/contre a eu lieu, provoquant des discours aussi passionnants que variés, comme l’absence des Sépharades dans la construction d’Israël.

Finalement, nous ne parlerons pas du jury pour la simple raison que nous n’avons jamais su quel était le film gagnant. Longue vie donc au FCIM, en prenant soin que les organisateurs n’oublient pas certaines de leurs obligations médiatiques.

 

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