12 mars 2017
Allons tout de go : le 375e anniversaire de la ville de Montréal commence magistralement avec un objet rarissime dans le monde moderne de l’opéra, Another Brick in the Wall, d’après The Wall écrit en 1979 et dont on se souvriendra de la surréaliste adaptation cinématographique d’Alan Parker, Pink Floyd: The Wall (1982). Car le British Cinema des années 80 est également présent, en filigrane que les cinéphiles voudront découvrir, surtout au niveau des décors et des dispositifs vidéo.
9 mars 2017
7 mars 2017
Trois couples conceptuels occupent une place particulièrement centrale dans l’œuvre de Jacques Rancière : l’égalité et l’émancipation, le dissensus et la politique, enfin l’éveil des consciences et la puissance d’agir.
Tout d’abord, le premier couple. Moins une thèse philosophique qu’une présupposition théorique censée avoir des conséquences pratiques, l’égalité « ne signifie pas l’égale valeur de toutes les manifestations de l’intelligence mais l’égalité à soi de l’intelligence dans toutes ses manifestations. »1 En affirmant que tous et chacun sont égaux, Rancière fait comprendre que ce n’est qu’à condition de supposer possible pour les exploités de s’affranchir en commun des griffes du capitalisme qu’on incite à faire concrètement l’expérience de l’émancipation. Cette présupposition s’accompagne de réflexions sur l’ordre modal. En accord avec l’idée selon laquelle la possibilité est plus fondamentale que la nécessité, idée qu’on rencontrait déjà en maints contextes chez Heidegger, Adorno, Sartre et Deleuze (qui préférait toutefois le concept de virtuel à celui de possible), Rancière tire à boulets rouges sur toute forme de réification faisant obstacle au devenir-autre des corps sociaux.
Ensuite, le second couple conceptuel. Si Rancière valorise largement le dissensus, c’est moins dans l’espoir d’alimenter indéfiniment les querelles intestines que pour insister sur l’importance des discours et pratiques destinés à ébranler l’hégémonie capitaliste. Opposant la « police » à la « politique », il associe grosso modo la première aux dispositifs qui constituent et maintiennent l’ordre établi, puis la seconde aux mesures concrètes capables de façonner et fissurer cet ordre. Mais comment mener à bien le processus d’émancipation ? C’est à cette question que répond le philosophe lorsqu’il s’attarde sur l’éveil des consciences et la puissance d’agir.
3 mars 2017
La pièce d’Ödön von Horváth donne du fil à retordre à ceux qui ont une idée bien précise du personnage mythique de Don Juan, à la fois célèbre et honni pour ses prouesses licencieuses. Écrite en 1935, un an avant le début du conflit mondial, on peut imaginer la réaction des autorités alors que le dramaturge ose s’attaquer à une vision de la masculinité qui atteindra des points culminants dans l’armée allemande, au cours des prochaines années. Cela explique bien l’exil annonciateur du dramaturge. Mais la pièce parle aussi de l’exil, de l’absence et de toutes ces questions existentielles qui ont pour nom péché, désir, transgression, rédemption, jalousie, foi, honneur et déisme. Aujourd’hui, les choses ont-elles vraiment évolué, particulièrement lorsque l’Amérique se dote d’un représentant du pays misogyne, raciste, sans compter ses autres vertus néfastes devant l’Éternel ?
Le premier spectacle de Tangente au nouveau Édifice Wilder Espace surprend par sa différence. Et son originalité.Le corps n’est plus un espace physique baraqué et ouvert à tous les possibles, traditionnellement utilisant des musiques occidentales parfois minimalistes, mais une chorégraphie de l’âme, d’un rapport physique, social et politique à soi. Une nouvelle danse venue d’ailleurs serait-elle en voie de se réaliser ?
Re-conter l’Afrique, c’est avant tout comprendre ce continent, saisir ses nuances, ses subtilités, sa culture de masse, ses rituels et la danse, prise comme s’il s’agissait d’une offrande aux Dieux, mélange de Christianisme et d’anciens cultes, aujourd’hui à peine révélés. Suite
2 mars 2017
AVIS AUX CINÉPHILES
IL ARRIVE PARFOIS QUE CERTAINS FILMS NE SOIENT PAS PRÉSENTÉS TOUTE LA SEMAINE, PARTICULIÈREMENT DANS LES SALLES INDÉPENDANTES. CONSULTEZ LES HORAIRES QUOTIDIENS, CEUX-CI POUVANT CHANGER D’UN JOUR À L’AUTRE.
26 février 2017
Nous sommes convaincus que pour Eric-Emmanuel Schmitt, incarner soi-même les deux principaux personnages de son écrit relève de la déclaration politique (en anglais, ça résonne bien plus fort, soit, political statement). Oui, bien entendu, il y a les événements pas trop lointains de Charlie Hebdo et deux jours plus tard, de l’Hyper Cacher. Gestes terroristes contre un Occident libre et laïc, mais en même temps comportement antisémite. Et puis, un courant islamophobe sans précédent, montrant la vraie face d’une population terriblement appeurée par la différence. Le monde a changé. Et pour Schmitt, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, écrit pourtant en 1999, et qu’il jouait sur scène le soir Charlie Hebdo à Paris, devenait pour un ainsi dire essentielle aux yeux du monde.
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