3 septembre 2016
L’année 1816 a marqué les annales météorologiques. Les températures estivales connaissent une chute phénoménale dans l’hémisphère nord, entraînant la ruine des récoltes et de graves famines. Cette anomalie saisonnière est provoquée par une violente série d’éruptions volcaniques du mont Tambora l’année précédente, en Indonésie, qui a rejeté dans l’atmosphère cent millions de tonnes de poussières occultant les rayons solaires.
Outre ses conséquences dramatiques, cet épisode climatique singulier demeure associé à une célèbre genèse littéraire. En Suisse, confinés dans une villa cossue par la météo inclémente, deux poètes rebelles, la jeune compagne de l’un d’entre eux et un médecin aigri prendront la plume pour meubler leur oisiveté. De cette impulsion créatrice naîtront deux des archétypes les plus durablement féconds de la littérature et du cinéma fantastiques : le vampire et le monstre de Frankenstein. Les circonstances entourant la conception de ces personnages ont été librement transposées à travers quelques films dont Gothic (Ken Russel, 1986), Rowing with the Wind (Gonzalo Suarez, 1988), Haunted Summer (Ivan Passer, 1988) ainsi que le prologue de Bride of Frankenstein (James Whale, 1935). Ces œuvres brossent un tableau très romancé des événements, d’où la pertinence de mettre en lumière certains faits avérés qui en sont à l’origine. Suite
1er septembre 2016
Le Canada, depuis septembre 1939, fait partie des nations alliées dans la Seconde Guerre mondiale lorsque debute cette chronique familiale en 1940. Pierre, déjà membre des cadets et participant à des entraînements hebdomadaires, veut s’enrôler comme plusieurs autres de ses amis. La guerre est representée surtout par la formation des cadets poussés par des ordres gueulés par des sergents matamores. Les jeunes connaissent ainsi d’une directe manière le sang, la sueur et les larmes, pour reprendre une célèbre phrase contemporaine de Winston Churchill.
Pierre se sent en partie responsable de la paraplégie de sa soeur jumelle dont il doit s’occuper de plus en plus. Berthe lui voue un amour considérable et trop demonstratif. C’est dans ce contexte familial en apparence heureux que vivent les trois membres de cette famille. La mère est veuve d’un cowboy québécois, spécialiste des tours de lasso, et ce souvenir relie ce personnage à la fascination de Forcier pour nos voisins américains, évidente dans les titres de plusieurs de ses longs métrages (Kalamazoo, Le vent du Wyoming, La comtesse de Bâton Rouge, Les États-Unis d’Albert) et analysée dans d’autres oeuvres du cinéma québécois dont le documentaire Alias Will James de Jacques Godbout…
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Texte intégral
Séquences
Nº 304 (Septembre-Octobre 2016)
p. 4-5
En kiosque : Septembre 2016
En 45 ans d’une carrière imbattable, seulement 15 films, dont un moyen métrage, Night Cap (1974). Des histoires inventées, des univers décapants, des personnages hors du commun, mais surtout des fantaisies cinématographiques marquées du sceau d’un imaginaire fécond, issu d’un rapport autant au présent qu’au passé. André Forcier, autrefois Marc-André Forcier, appartient à une génération de cinéastes qui ont vécu un rêve, l’aspiration à faire du Québec un pays, d’où leur pouvoir sur les images en mouvements. Impossible de ne pas voir le rapport entre le politique et le créatif. Malgré un itinéraire classique, Embrasse-moi comme tu m’aimes demeure un pur film forcien.
Cinq ans se sont écoulés depuis Coteau rouge. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de tourner Embrasse-moi comme tu m’aimes ?
C’est le temps qu’il faut pour écrire, pour bien réfléchir à son sujet. Comme vous vous êtes sans doute rendu compte, c’est le temps que ça prend entre chacun de mes projets. C’est le cycle habituel car il n’y a pas seulement l’écriture, mais aussi le financement, la préparation, les soucis, les imprévus et la vie aussi, qui donne parfois des surprises…
Texte intégral
Séquences
Nº 304 (Septembre-Octobre 2016)
p. 6-9
En kiosque : Septembre 2016
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