22 août 2019
PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
À l’abri des regards, Yves Saint Laurent dessine ses derniers croquis entouré par ceux qui l’ont toujours soutenu, couturières, assistants, modèles. Il s’apprête à quitter un monde dont il est maintenant détaché. Dans les coulisses Pierre Bergé orchestre une succession de célébrations vouées à transformer l’icône en mythe.
Le dernier de la Haute Couture, créateur d’un autre siècle, celui des Lumières. Dans un extrait de discours, en anglais, Yves Saint-Laurent dira lui-même que la mode n’est pas un art en soi, mais que les Grands créateurs ont toujours tenté d’en faire une profession de foi en étant proches de l’Art. Et peut-être bien qu’il eût raison. Comme les Chanel, Balenciaga, Armani et autres de ce monde, Yves Saint-Laurent conclut un siècle de création dans sa discipline, résistant au corps malade, s’aventurant sans cesse dans son amour du métier. Grâce à son complice, son amoureux, son comptable agréé, celui par qui il tient le coup pendant toute une vie, et particulièrement dans ces derniers moments.
Pierre Bergé, c’est aussi un des principaux personnages du film d’Olivier Meyrou, œuvre inclassable, entre le documentaire et l’hommage transcendant non seulement au grand couturier, mais au cinéma. Bergé est omniprésent comme si ce dernier rendez-vous avec « l’ultime parade de mode » était une sorte de consécration, de rituel divin. Car ses images n’ont jamais capté de façon aussi abrupte l’artiste dont il est question, la caméra se rapprochant de son identité physique et intérieure comme si elle agissait tel un instrument, un scalpel de laboratoire.
Dans une séquence à la fois bouleversante et glaciale, les robes de Saint-Laurent sont abritées dans une sorte de refuge qui ressemble à un hôpital particulier, comme on pourrait parler d’un hôtel particulier. Le blanc domine et contraste avec les couleurs des robes, filmées quasi en retrait. Il y a, en effet, une mise en scène proche de la fiction qui opère admirablement bien chez Meyrou.
Yves Saint-Laurent, véritable Prince de la mode, la Haute Couture, d’une tradition bien française car cartésienne, exigeante, refusant la facilité. Un homme entouré d’une équipe formidable qui croit en lui, de véritables vassales affranchies dans un royaume en forme de huis clos.
On se plaît à voir, par exemple, que Bergé imite les mouvements des lèvres de Saint-Laurent; image captive, prise par hasard ou pas, et qui remplace le verbe. L’amour, la tendresse, la connivence de ceux qui s’aiment, tout est là dans ce bout de film exemplaire.
Le visage et le corps d’Yves Saint-Laurent peuvent paraître pour d’aucuns monstrueux à cause de la maladie; en revanche, la caméra de Jean-Marc Bouzou le capte avec une sorte de magie qui place l’artiste dans une sphère irréelle et dont la présence et le jeu de nombreux miroirs se font les garants témoins d’une flagrante mélancolie.
Mélancolie face à la mort prochaine, tristesse face au temps qui n’est plus. Mais dans le même temps, sans aucun doute inconsciemment, peut-être bien intellectuellement, la prise de conscience d’une époque qui s’en va et qui annonce quelque chose d’incertain. Dont ce plan final où Bergé, seul, nous tournons le dos, se dirige vers l’inconnu ne fait que nous rendre sensibles à la fragilité du temps.
Yves Saint-Laurent, véritable Prince de la mode, la Haute Couture, d’une tradition bien française car cartésienne, exigeante, refusant la facilité. Un homme entouré d’une équipe formidable qui croit en lui, de véritables vassales affranchies dans un royaume en forme de huis clos. Mais aussi, ces reines du catwalk, toujours d’une élégance et d’une sensualité magistrale. Les mannequins d’un temps révolu, des femmes superbes qui ne peuvent plus s’aventurer dans les arcanes dangereuses du #MeToo radical et parfois, je dis bien parfois, faussement accusateur. Un film déchirant.
Le film date de 2007, mais ce n’est que l’an dernier, en 2018, qu’il a reçu le droit de diffusion en salle.
F I C H E
TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 23 août 2019
Réal.
Olivier Meyrou
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
France
Année : 2007 [2018] – Durée : 1 h 14
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Celebration
Dist. @
Maison 4tiers
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Shivinder est maintenant père de famille, mais aspire aussi à devenir parolier de chansons. Sa femme lui demande de choisir entre l’un ou l’autre.
F I C H E
TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 23 août 2019
Réal.
Smeep Kang
Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Inde
Année : 2019 – Durée : 2 h
Langue(s)
V.o. : penjabi; s.-t.a.
Every Married Man in
the World Is His Wife’s Servant
Dist. @
Imtiaz Mastan
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cineplex
PRIMEUR
| Semaine 34 |
Du 23 au 29 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
John Harrison enseigne à l’école secondaire chrétienne Brookshire où il est aussi entraîneur de basketball. La nouvelle année scolaire s’annonçait prometteuse pour le club, mais étant donné l’exil de nombreuses familles, il manque de joueurs. C’est donc à contrecoeur que John accepte de superviser l’entraînement de l’équipe de course à pied, qui ne compte qu’une seule membre, Hannah, une orpheline de 15 ans, asthmatique de surcroît.
F I C H E
TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 23 août 2019
Réal.
Alex Kendrick
Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2019 – Durée : 1 h 59
Langue(s)
V.o. : anglais
Overcomer
Dist. @
Columbia Pictures
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cineplex
PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Dix ans après la mort d’une vedette de la télévision américaine, un jeune acteur se remémore la correspondance écrite jadis entretenue avec cet homme, de même que l’impact que ces lettres ont eu sur leur vies respectives.
Énorme faux pas émanant de Xavier Dolan, déception d’autant plus dramatique qu’il s’agit de son premier long métrage en anglais. Avant même le tournage, nous avions l’eau à la bouche, ce plaisir anticipé de voir une de nos stars favorites, Jessica Chastain, faire partie de la distribution au côté de notre Sweet Heart, Kathy Bates, que nous admirons toujours. Et puis, une manchette dramatique dans les journaux : Chastain ne fera plus partie du casting, ou plutôt, sa participation a été coupée au montage, quelque chose comme ça.
Tout, ici, est une question d’assemblage des séquences et de crédibilité narrative. D’une part, nous sentons une continuité plutôt mal agencée dans la suite des événements. Entre il y a dix ans et l’aujourd’hui, un amalgame de fausses notes narratives qu’on a du mal à suivre. Et puis, comment concevoir qu’un gamin aussi jeune que Rupert Turner (très photogénique Jacob Tremblay) puisse correspondre aussi bien de façon épistolaire avec un acteur adulte.
Le titre français, Ma vie avec John F. Donovan, semble beaucoup plus convenable, suggérant une intrusion du réalisateur dans son propre film, comme un mise en abyme intéressante, mais en revanche livrée à elle-même.
Film personnel, film-miroir, film à la limite de l’auto-dérision, regard sur sa propre carrière de cinéaste accompli, tout est dans The Death and Life of John F. Donovan, dont le titre français, Ma vie avec John F. Donovan, semble beaucoup plus convenable, suggérant une intrusion du réalisateur dans son propre film, comme un mise en abyme intéressante, mais en revanche livrée à elle-même. Mensonges, vérités, éclats de voix et voies qui ne mènent nulle part s’accumulent pour avoir comme résultat un produit quasi inclassable.
Dommage car nous avions hâte de découvrir cette première incursion de Xavier Dolan en territoire anglophone. Quant au thème de l’homosexualité, il n’apparaît de façon concluante qu’à la dernière image.
F I C H E
TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 23 août 2019
Réal.
Xavier Dolan
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada
Grande-Bretagne
Année : 2018 – Durée : 2 h 03
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française & s.t.f.
Ma vie avec John F. Donovan
Dist. @
Les Films Séville
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
PRIMEUR
| Semaine 34|
Du 23 au 29 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Les aventures de Rex, le chien préféré de Sa Majesté, qui perd son statut de favori et se retrouve perdu dans un chenil au milieu de chiens abandonnés.
F I C H E
TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 23 août 2019
Réal.
Ben Stassen
Vincent Kesteloot
Genre(s)
Animation
Origine(s)
Belgique
Année : 2019 – Durée : 1 h 25
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Royal corgi
Dist. @
MK2 / Mile End
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Cinémas Guzzo ]
15 août 2019
PRIMEUR
| Semaine 33 |
Du 16 au 22 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Deux sœurs en vacances au Mexique, Lisa et Kate, se retrouvent encagées au fond de l’océan, à 47 mètres de profondeur, à la merci des requins. Suite
PRIMEUR
| Semaine 33 |
Du 16 au 22 août 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
À Luton, près de Londres, Javed Khan grandit dans une famille d’origine pakistanaise. Mal dans sa peau, il est secoué par la découverte de l’œuvre musicale du chanteur américain Bruce Springsteen. Suite
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