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Honeyland

19 septembre 2019

Semaine 38
du 20 au 26 septembre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans un village situé dans une région désertique montagneuse, Hatidze, une femme dans la cinquantaine, porte un regard attentif sur des ruches gorgées de miel construites par les abeilles dans les rochers. Un jour, son mode de vie routinier se voit passablement perturbé par l’arrivée d’une famille nombreuse qui s’intalle dans une maison voisine abandonnée.

< PRIMEUR >
Critique
LUC CHAPUT

★★★ ½

Les travaux et les jours d’une pauvre monarque

Dans un plan très large pris à vol d’oiseau ou plutôt de drone, une paysanne marche dans une vallée et monte un escarpement pour cheminer à pas lents sur un rebord étroit. Elle atteint un coffre-fort qu’elle seule connaît. C’est une ruche cachée derrière une pierre plate qu’elle ouvre. Utilisant un fumigène ancestral, elle récolte la moitié des alvéoles de miel qu’elle place dans un récipient conique. Sa voix accompagne cette cueillette, parlant à ses abeilles avec lesquelles elle vit en harmonie précaire.

Hatidze Muratova et Nazife, sa mère paralytique, vivotent dans une petite maison sans eau courante ni électricité des maigres produits de la terre dans un village abandonné de cette Macédoine du Nord, pays qui a changé quelquefois de nom depuis la fin de la Yougoslavie. Des visites épisodiques à Skopje, la capitale et la plus grande ville de cette contrée, constituent les rares moments où elle voit plus de gens et peut vendre ce miel.

Les réalisateurs Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov ont passé trois ans dans ce village et ont récolté plus de quatre cents heures de tournage par les cameramen Fejmi Daut et Samir Ljumas. Cet accompagnement lent et précis a permis de capter également de nombreuses séquences à la lumière de chandelles et des scènes en presque obscur où deux femmes conversent laconiquement et qui ont transmis l’une à l’autre le sens de l’échange avec ces ruches.

L’alternance entre les plans à contre-jour de deux êtres d’âge différent escaladant une forte pente et des scènes intérieures nous a fait côtoyer, pendant un temps court mais fourni cette existence aux changements lents de ruraux dans une région pas si éloignée des métropoles européennes.

Hussein Sam, son épouse Ljutvie et leurs sept enfants habitant une caravane dégingandée conduisent un troupeau de bovins dans le village de Hatidze et s’y installent. Hussein est un homme frustre qui mène le plus souvent à la dure sa famille et qui s’aperçoit des possibilités commerciales de ce miel. Sa volonté du profit à court terme aura de mauvaises conséquences et les réalisateurs accompagnent cette confrontation plus ou moins feutrée donnant à certains des enfants une place plus grande.

L’alternance entre les plans à contre-jour de deux êtres d’âge différent escaladant une forte pente et des scènes intérieures nous a fait côtoyer, pendant un temps court mais fourni cette existence aux changements lents de ruraux dans une région pas si éloignée des métropoles européennes.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 20 septembre 2019

Réal.
Tamara Kotevska
Ljubovir Stefanov

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Macédoine du Nord

Année : 2019 – Durée : 1 h 26

Langue(s)
V.o. : turc; s.-t.a. ou s.-t.f.

Le royaume des abeilles
Medena Zemja

Dist. @
MK2 | Mile End

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Parc
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Le cygne de cristal

Semaine 38
du 20 au 26 septembre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1996, Velya dépose sa demande de visa auprès de l’ambassade américaine de Minsk. Son document contient une fausse information sur son passé et, pour ne pas essuyer un refus, elle se rend dans le petit village de Khrystal.

< PRIMEUR >
Critique

ÉLIE CASTIEL

★★★ ½

Mi-figue mi-raisin

Après quelques courts sujets, un premier long métrage, Le cygne de cristal, gagnant de plusieurs récompenses, dont le Golden Duke à l’Odessa International Film Festival 2018. L’époque, fin des années 1990. Le lieu : une Union soviétique devenue Russie et en pleine transition vers la liberté et la prise de soi des individus.

Une jeune fille, belle et charmante, qui rêve d’aller en Amérique car elle croit encore à ce rêve mythique. De toute façon, c’est dans un ailleurs rigoureux et paternaliste qu’elle a vécu. Des personnages qu’on ne voit que dans les films des pays de l’Est. Pour la sensibilité occidentale, libre celle-ci, du moins en principe, un effort doit être fait pour comprendre ces nouvelles mentalités qui, finalement, prennent le soin de s’affirmer comme des individu(es) à part entière.

Mais Le cygne de cristal, c’est aussi conserver ces bonnes vieilles habitudes de la débrouille, comme pour essayer d’obtenir des papiers qui pourront permettre d’avoir un visa de séjour dans un ailleurs libre. Entre le drame et la comédie existentielle, le premier essai de Darya Zhuk est avant tout un devoir de mémoire, une œuvre essentielle dans sa filmographie à peine émergente, une carte de visite qui sans doute donnera à ses futurs projets un véritable sens narratif et un style formel. À moins qu’elle ne soit digérée, comme de nombreux étrangers, par la machine hollywoodienne.

Il n’y a là que la métaphore d’une société qui tout en se brisant, peut très bien se rebâtir. Pour le meilleur ou pour le pire, ou encore pour le meilleur et pour le pire.

En attendant, nous ne pouvons que louer sa mise en scène alerte, son amour des personnages et plus que tout, un désir de cinéma qui transparaît à chaque instant. On ne peut que louer le jeu impeccable de la jeune Alina Nasiboullina, charmante, prise entre deux modes de pensée, l’occidental et le local, prête à tout pour affronter les défis et créant des stratèges rusés pour détourner un système qui a du mal à disparaître.

Mais que vient faire ce cygne de cristal? On ne le verra qu’un seule fois à l’intérieur d’une sorte de canasta transparente. Il n’y a là que la métaphore d’une société qui tout en se brisant, peut très bien se rebâtir. Pour le meilleur ou pour le pire, ou encore pour le meilleur et pour le pire.

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 20 septembre 2019

Réal.
Darya Zhuk

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Russie / Biélorussie

Allemagne / États-Unis

Année : 2018 – Durée : 1 h 33

Langue(s)
V.o. : russe; s.-t.f.

Krustal

Dist. @
K-Films Amérique

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Nikka Zaildar 3

Semaine 38
du 20 au 26 septembre 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un village, quelque part au Punjab. Bhaag Singh, riche terrien, a trois fils, mais prétend ne peut subvenir aux besoins de sa famille. Mais peut-être bien que Nikka, l’un des trois, pourra changer cette situation.

< PRIMEUR >
SANS
COMMENTAIRES

F I C H E
TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 20 septembre 2019

Réal.
Simerjit Singh

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
Inde

Année : 2019 – Durée : 1 h 57

Langue(s)
V.o. : penjabi; s.-t.a.

Landlord Nikka 3

Dist. @
Imtiaz Mastan

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

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